Algérie

C'est nul de jouer le nul !



C'est nul de jouer le nul !
Les échos en provenance de la ville brésilienne de Curitiba, théâtre nocturne du match décisif contre la Russie, sont au vert. Ils rassurent surtout sur le mental des Fennecs et de leur coach. Un état d'esprit que résumerait la formule «c'est nul de jouer le nul, un point c'est tout». Si Verts et staff technique sont conscients que le point du nul qualifierait l'Algérie pour les huitièmes de finale, ils savent aussi que dans ce cas de figure, ils se retrouveraient face à l'Allemagne de Muller. Ce ne serait pas forcément une revanche ou un remake du match de Gijón de 1982. A l'époque, l'Allemagne réunifiée n'existait pas encore et c'est la RFA que Belloumi et consorts avaient alors affronté. L'heure n'est donc pas au calcul de prudent apothicaire, ce qui serait contreproductif. Il faudrait donc jouer pour gagner et, pourquoi pas, finir premier de son groupe. La première place serait possible en cas de défaite de l'Allemagne contre les Etats-Unis, à condition que les Algériens parviennent à soigner leur différence de buts contre les Russes. Pour le moment, les Algériens ne sont pas encore dans ce cas de figure. La réalité du jour, c'est un match difficile face à des Russes qui auraient à c?ur de gagner eux aussi et qui ont de solides arguments à faire valoir. C'est une équipe tactique, à l'image de son sélectionneur, le maestro Italien Fabio Capello, un entraîneur qui a la culture de la gagne. Son armée rouge, physique et rapide, qui monte de surcroît en régime, se place et se replace bien. Elle est aussi capable d'exercer un pressing de tous les instants et de multiplier les efforts. Face à une équipe qui n'a plus rien à perdre mais tout à gagner, il ne faut surtout pas lui laisser des espaces. Encore moins de la laisser venir en oubliant d'attaquer le plus souvent et de défendre haut. Il faudrait donc une équipe extrêmement solidaire où les joueurs compenseraient mutuellement les déplacements des uns et des autres. Comme le dit coach Vahid lui-même, «vite revenir pour leur limiter les espaces et surtout assurer une couverture en permanence pour ne pas être pris de court ». Ou encore «ne pas chercher à les contrer uniquement, mais il faut assurer tout le temps une bonne couverture». Et comme souvent dans des rencontres à fort enjeu et de forte intensité, ça se jouera sur de «petits détails tactiques». A ce sujet, il y aura aussi un match dans le match à suivre, celui qui opposera coach Halilhodzic à l'allenatore Capello. Face à un bloc russe solide et mobile, Vahid Halilhodzic, si l'on en croit les échotiers de la presse, aurait le choix de reconduire le même schéma gagnant contre la Corée du Sud. En espérant, bien sûr, que ses serruriers, artistes et autres solistes animeraient le plan de jeu avec le même état d'esprit que contre les Guerriers du Taeguk. Mais comme aucun match ne ressemble à un autre, il pourrait opter aussi pour un milieu avec trois récupérateurs, un distributeur-régulateur-éclaireur de jeu (Brahimi) et deux flèches à l'avant. Deux chevau-légers que seraient Slimani, Lacen ou Soudani. L'un de ces deux derniers pourrait prendre la place d'un Djabou excellent mais qui n'a pas encore assez de coffre pour tenir le rythme durant 90 minutes. Les renards du Sahara sont donc à 90 minutes de la légende. Celle de passer pour la première fois dans l'histoire du football algérien au «cap psychologique» des huitièmes de finale dans une Coupe du Monde. Ce n'est pas vaincre ou mourir, mais vaincre pour survivre et vivre sans doute les plus beaux moments du football national. Contre des footballeurs venus d'une Russie qui fut le c?ur de l'URSS, il y a peut-être des signes prémonitoires. Contre l'ex-Union Soviétique, jouée à trois reprises, l'Algérie a battu les Soviétiques du mythique gardien-araignée Lev Yachine. C'était à Constantine, le premier novembre 1964. Quatre jours plus tard, au stade municipal algérois de Ruisseau, les coéquipiers de Rachid Mekhloufi arrachèrent un mémorable match nul (2-2). Sept ans plus tard, à Moscou, les camardes de Ahcène Lalmas, alias «El Kabach», se sont inclinés par la plus petite des marges (1-0). Comme quoi, la Russie même si elle serait un écueil difficile, ne serait pas forcément la mer à boire !N. K.




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