Algérie

"C'est notre nouvel an à tous"



Evénement festif, familial et ludique, tourné vers la diversité et la tolérance, prévu le mercredi 12 janvier 2022, Yennayer marquera le début de la nouvelle année en rassemblant tous les Bordjiens pour célébrer le nouvel an amazigh 2972. Comme c'est le cas depuis qu'il a été ajouté au calendrier national des jours fériés, Yennayer sera célébré en grande pompe à travers les quatre coins de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, ce qui donne à la fête un esprit d'unité où tout le monde se sent concerné par ce jour. Officiellement, un programme riche et varié a été établi pour que cette fête soit une rencontre avec nos traditions et notre identité. Il sera question, entre autres, d'expositions, de conférences scientifiques, mais aussi d'événements folkloriques qui nous feront voyager dans le temps. Au niveau de la population, qui depuis des siècles a jalousement préservé les rites de Yennayer, la fête y est nommée "Thabourth useggwas" (la porte de l'année), consistant en un ensemble de rites destinés à parer le spectre de la misère. Yennayer est la fête d'Amnar, dieu des seuils de la mythologie amazighe, l'équivalent de Janus, dieu des seuils et des portes dans la mythologie romaine.À l'approche de Yennayer, le chef de famille doit faire ce qui est appelé "Tissewiqt n Imensi n Yennayer" (le petit marché pour le repas de Yennayer). La tradition veut que la veille du jour de l'an un plat traditionnel soit préparé pour l'occasion, en l'occurrence du couscous et parfois même du "berkoukès" (pâtes en forme de gros grains de couscous accompagnés de légumes et de viande). Pour ce qui est de la viande, la volaille ou la viande rouge, de chevreau ou de veau, sont à l'honneur. On prépare également des crêpes traditionnelles appelées "thibouâdjidjine" et du "sfenj", beignets traditionnels. On dispose sur la table des fruits secs, des amandes, des figues séchées et tout genre de friandises accompagnées généralement d'un bon thé à la menthe. On évite de manger des aliments épicés ou amers pour se préserver d'une mauvaise année. "Il est aussi d'usage que l'homme achète un cadeau à son épouse", nous avait précisé Nna Toutou. "Pas question de rater le repas de bénédiction qu'est celui de Yennayer", a-t-elle insisté. "Même les absents ont leur part", tient-elle à rappeler."Après le copieux repas de Yennayer, la maîtresse de maison mettait un peu de nourriture dans le métier à tisser (azzetta), dans la meule domestique (thasirt) et dans le foyer au feu (kanun) pour embaumer de bénédictions ces objets essentiels dans la vie rurale", rappelle Nna Zineb, du village d'Ith Khelifa."Les femmes portent une tenue traditionnelle et se regroupent en famille et entre voisines pour chanter des chants berbères, ce qui donne un aspect très festif à ce jour", a-t-elle ajouté. Plusieurs familles attendent Yennayer pour couper (pour la première fois) les cheveux de l'enfant, "c'est comme tailler un arbre à la même période pour lui permettre de mieux pousser", explique Nna Thassaadith aux jeunes filles du village Thakroumbelt. De son côté, Da Akili, du village d'Achabou, rappelle qu'à cette occasion il est recommandé de s'acquitter de ses dettes, de renouveler les contrats de travail ainsi que les transactions (vente et achat de marchandises), de clôturer l'inventaire de l'année, ainsi que l'évaluation des échanges. C'est aussi une autre occasion pour se souhaiter la bonne année. Les Bordjiens se disent habituellement "Assegwas Ameggaz", qui veut dire "Bonne année" en tamazight.

Chabane BOUARISSA


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