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C'est ma vie Elle s'invente un cancer pour s'attirer la compassion des autres


C'est ma vie Elle s'invente un cancer pour s'attirer la compassion des autres
Fatma, âgée de 45 ans, mère de 5 enfants, a fait croire à ses amies ainsi qu'à des membres de sa famille qu'elle était atteinte d'un cancer du sein.
Fatma est mariée à un homme qui la néglige. En plus de sa vie malheureuse auprès de cet homme irresponsable il décide de prendre une deuxième épouse , Fatma vit dans une cave avec ses cinq enfants tous en bas âge. La nouvelle de cette seconde noce la plonge dans une déprime sans précédent. En désespoir de cause, elle tente de se suicider. Après sa tentative avortée, prise de panique et ne sachant comment subvenir aux besoins de ses enfants, elle eut cette folle idée de se faire passer pour une cancéreuse.
Elle passait ses journées au jardin en racontant ses séances de chimio, les médicaments qu'elle doit prendre, leurs effets, les douleurs et la souffrance.
panique et ne sachant comment subvenir aux besoins de ses enfants, elle eut cette folle idée de se faire passer pour une cancéreuse. C'est au jardin public, où elle se rendait avec ses petits, qu'elle raconte son histoire aux femmes qui, comme elle, fréquentaient ce parc avec leurs bambins. En narrant ses déboires, elle met tout son art de comédienne et s'attire vite la compassion et la solidarité de ces femmes qui décident de l'aider financièrement et lui apporter le soutien moral dont elle a besoin. Ainsi, durant toute une année, elle reçoit des vêtements pour elle et ses enfants, de l'argent, et même des médicaments. Les questions de ses nouvelles amies devenaient de plus en plus gênantes concernant sa maladie et ses symptômes. Elle décide alors de passer à l'étape suivante : se mettre réellement dans la peau d'une malade. Elle passait ses journées au jardin en racontant ses séances de chimio, les médicaments qu'elle doit prendre, leurs effets, les douleurs et la souffrance. Elle dissimule ses cheveux pour faire croire qu'elle commençait à les perdre et qu'elle en est malheureuse. Elle jouait tellement bien la comédie que même son entourage immédiat y croyait et s'apitoyait sur son sort. Au bout d'une année, Fatma avait fini par croire elle-même à son histoire, elle accepte de nous en parler. «Je vous assure que je vomissais, j'avais des maux de tête terribles ; un soir, en me brossant les cheveux, j'en ai ramassé une touffe dans les mains, j'étais certaine que Dieu m'avait punie et donné ce que je me suis inventé pour de vrai !» En tout cas, elle ne semblait pas culpabiliser. «Que voulez-vous que je fasse pour nourrir mes enfants ' Me prostituer ' Jamais ! Mendier ' Je ne peux pas. Mes enfants ont besoin de moi.
En narrant ses déboires, elle met tout son art de comédienne et s'attire vite la compassion et la solidarité de ces femmes qui décident de l'aider financièrement.
Ce que j'ai fait est une forme de mendicité, je le reconnais, mais il faut que les gens comprennent aussi que je suis dans le besoin, que je n'ai aucune ressource, que je ne peux même pas travailler, car je n'ai pas les moyens de faire garder mes enfants. Ne suis-je pas dans le besoin ' Alors je mérite ce que l'on m'a donné !» C'est au mois de septembre 2011 que sa supercherie a pris fin, lorsqu'une femme atteinte réellement d'un cancer des deux seins avait pris connaissance de son histoire au niveau du jardin public. Les deux femmes se rencontrent, entourées de toutes les bienfaitrices de Fatma, par un jour ensoleillé, qui a vite viré au cauchemar pour cette dernière. Tout a commencé par des questions qu'aucune personne atteinte d'un cancer ne peut ignorer, des détails médicaux, des médicaments précis, les rendez-vous difficiles à obtenir pour la chimio… des questions auxquelles Fatma n'a pas su répondre et a fini par craquer. «Bon ça va, laisse- moi tranquille, oui, je n'ai pas de cancer !» Le choc fut terrible pour toutes ses bienfaitrices qui la traitèrent d'arnaqueuse, de sans-cœur ni foi… Elle les quitta, triste. Plus tard, elle se confie à une voisine : «J'étais triste de ne plus être atteinte du cancer, j'avais une bonne raison d'être aimée, entourée, aidée ; à ce jour, j'en ressens les symptômes. Au fond, je suis peut-être atteinte, mais si jamais cela se confirme plus personne ne me croira.»
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