Algérie

C'est ma vie



C'est ma vie
Souhila, décidée de revoir à tout prix Wahab, a, pour la première fois, séché son TD(travaux dirigés). Elle s'installe à la bibliothèque et l'attend. Elle a appris par Assia, son binème, qu'il s'était absenté quelques jours pour régler un problème familial.Ne voulant surtout pas le rater, Souhila pointa à 8h30 devant la salle. «Vous êtes bien matinale», lui lance, surpris, le gardien avant d'ouvrir la porte. Elle fut la première à pénétrer dans la bibliothèque. Elle choisit une place stratégique, prit son livre et attendit patiemment. 12h, pas l'ombre de Wahab. Dépitée, elle ramasse son ouvrage, se dirige vers la sortie, quand elle l'aperçut. Prise au piège, elle ne pouvait rebrousser chemin. Ils se croisent, se saluent, puis chacun suit son chemin. Souhila, les nerfs à fleur de peau, s'en mordit les doigts. «Mais quelle idiote je suis ! Qu'est-ce que ça m'aurait coûté de lui dire merci '»Elle n'est pas arrivée au bout de sa pensée que Wahab, surgissant de nulle part, lui tapote l'épaule.- Au fait, tu ne m'as pas dit comment s'est passé ton examen '- Très bien, justement, on voulait te remercier mon binème et moi. Grâce à toi, nous avons eu la meilleure note. - Eh bien, pour fêter la bonne nouvelle, je t'invite à prendre un thé à la cafétéria.Ne se sentant plus de joie, Souhila accepte. Ils s'installent. Wahab passe commande et, à brûle-pourpoint, entame sa sérénade. Souhila est toute ouïe. Son séducteur, rusé comme un renard, ne lui fera pas d'éloges sur ses magnifiques yeux noisette ni sur ses beaux cheveux soyeux, mais parlera plutèt de ses cours, des synthèses qui approchent, et se porte volontaire pour l'aider dans ses révisions. Elle n'en croit pas ses oreilles, acquiesce et se confond en gratifications. Il lui donne rendez-vous le lendemain à la bibliothèque, la quitte en lui promettant que désormais elle n'avait plus à s'en faire. «Je serai ton serviteur», lui dit-il avec des yeux libidineux. «Excuse-moi, je dois filer, j'ai une réunion avec mon directeur.» Sa joie sera cassée quand Fayçal, son amoureux transi, se dirige vers elle sous les yeux ahuris de Wahab. «Celui-là se croit malin. Souhila tu ne l'auras jamais tant que Wahab est vivant.» Agacée, elle tente de quitter les lieux, mais Fayçal insiste pour qu'elle lui accorde quelques minutes d'attention. Il prend son courage à deux mains, le visage rouge de colère lui annonce sans ambages : «Souhila, je suis un garçon sérieux, et j'ai des intentions honnêtes. Je voudrais demander ta main. Bien sûr, tu ne vas pas de me répondre sur- le-champ, tu as tout le temps de réfléchir. Je suis patient, j'attendrai le temps qu'il faudra.» Souhila tomba des nues. «Ma parole, il n'y va pas avec le dos de la cuillère. Et moi qui voulais le prendre pour ami.» Elle décide de rentrer chez elle, mettre un peu d'ordre dans ses idées. Fayçal insiste pour la conduire dans son rutilant 4x4. Elle céda et garda le silence tout au long du trajet.Ne voulant pas l'importuner, Fayçal ne prononcera pas un mot. Elle sortit de son mutisme lorsqu'elle se rapprocha de son quartier.«Dépose-moi là , je ne veux pas que mes frères me voient.» Il s'exécuta tout en lui précisant : «Je n'ai rien à cacher, justement, j'ai envie de les rencontrer.»Elle le quitte, bouleversée. «Mon Dieu, il n'a pas compris qu'il ne pourra jamais devenir mon mari, que je le considère comme un ami, sans plus.» Elle rentre chez elle, s'enferme dans sa chambre et pense déjà à Wahab qu'elle doit rencontrer le lendemain.




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