Algérie

C'est le pourrissement



Le dialogue entre les médecins résidents et le ministère de la Santé est dans l'impasse.Le Collectif des médecins résidents algériens (Camra) entend durcir son mouvement de protestation tant que ses principales revendications, à savoir l'abrogation du caractère obligatoire du service civil, le statut du médecin résident et le service militaire, ne sont pas prises en charge. Des réunions régionales sont prévues dès aujourd'hui dans les différentes wilayas du pays pour décider des suites à donner à la grève initiée depuis plus de deux mois.
Si certains grévistes pensent engager une action d'envergure extrême, en l'occurrence une démission collective, d'autres délégués suggèrent plutôt des manifestations collectives simultanées dans toutes les wilayas du pays, notamment des marches dans plusieurs villes. «Nous sommes plus que déterminés à poursuivre notre mouvement de protestation malgré toutes les tentatives d'intimidation et les man?uvres malsaines du ministère de la Santé.
La dernière réunion a été un grand échec des négociations car la commission intersectorielle n'a aucune prérogative ni compétence pour prendre des décisions fermes. Nous n'avons rien réglé puisque les trois principales revendications du Camra sont exclues des négociations. Quant aux autres points dont parle le ministère de la Santé, ce ne sont que des miettes que nous rejetons d'autant que la plupart d'entre elles figurent parmi les droits déjà acquis», précise un membre du Camra du CHU de Tizi Ouzou.
Il revient ainsi sur les propositions de la commission interministérielle, notamment la suppression de certaines spécialités, ce qui revient, selon lui, à «violer le principe même du service civil ayant pour objectif l'équité dans l'accès aux soins pour les populations du Sud et des Hauts-Plateaux. Ce sont ces populations qui seront privées de 47 spécialités et de l'autre côté, ce seront des centaines de médecins spécialistes qui seront au chômage», a-t-il indiqué.
Et de rappeler que l'objectif visé également par cette grève est l'amélioration des conditions de prise en charge des patients dans ces régions isolées du pays. Le membre du bureau du Camra a tenu à signaler que «contrairement à ce que le ministère de la Santé a déclaré, il y a seulement 34 spécialités sur 67 qui sont assurées à ce jour». Le ministère décide alors d'en supprimer encore une vingtaine pour priver encore les malades de la prise en charge de 47 spécialités. «C'est ce que nous rejetons en bloc», a-t-il ajouté.
A propos de la prime d'installation proposée par le Premier ministre, le Camra estime qu'elle est insuffisante. Et de dénoncer le «chantage moral» exercé par le Pr Hasbellaoui, ministre de la Santé, en les appelant à assumer leurs responsabilités. Le Camra décide donc de poursuive son mouvement de grève avec détermination, tout en estimant en conclusion que la commission interministérielle ne propose aucune mesure incitative «avec, de surcroît, la demande de cette commission de geler la grève afin de poursuivre le dialogue», regrette le Camra.


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