«C'est le plus beau jour de ma vie»

Le nouveau champion olympique du 1 500 m, l'Algérien Taoufik Makhloufi a qualifié d'historique sa brillante victoire en finale mardi soir au stade olympique de Londres devant 80 000 spectateurs émerveillés, offrant ainsi à l'Algérie sa première médaille dans les joutes.
«C'est fantastique, c'est magnifique, c'est le plus beau jour de ma vie de sportif, c'est un rêve de gosse qui vient de se réaliser. Je dédie cette médaille d'or à tout le peuple algérien à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie», a déclaré à l'APS, un Makhloufi aux anges après sa brillante performance. Comme lors des deux précédentes courses de qualification, le coureur algérien a contrôlé comme un grand la course du début jusqu'à la fin, avant de porter une accélération foudroyante dans les trois cents derniers mètres, qui a laissé sur le carreau ses principaux adversaires pour le podium. «ça n'a pas été facile face aux meilleurs spécialistes mondiaux sur cette distance. J'étais bien dans ma tête, sûr de mes capacités. J'ai bien contrôlé la course. J'ai accéléré au meilleur moment. Les conditions climatiques difficiles avec notamment la pluie battante ne m'ont pas gêné pour autant. J'ai bien préparé ma course avec mon staff. Dieu merci j'ai gagné... Les deux victoires de qualification m'ont donné un capital de confiance très important. Elles m'ont permis d'aborder la finale dans de très bonnes dispositions en dépit de la difficulté de la course. J'ai prouvé que j'étais le meilleur aujourd'hui et que je mérite la médaille d'or», déclare Mekhloufi. J'étais serein et confiant Impressionnant d'assurance et de sérénité depuis sa première course vendredi dernier, le natif de Souk Ahras a confirmé à l'occasion des Jeux olympiques de Londres, qu'il est le meilleur sur cette distance malgré tout ce qui s'est passé la veille, avec cette histoire de son exclusion de la finale après son abandon sur 800 m à cause d'une blessure, avant que la fédération internationale d'athlétisme ne revienne sur sa décision suite à la présentation d'un dossier médical solide. «Je n'étais pas perturbé par cette histoire de disqualification. J'étais tranquille et serein dans mon coin à préparer avec mon staff technique cette finale. Le moral était au beau fixe, seule la blessure au niveau de mon genou m'inquiétait, dieu merci j'ai pu récupérer rapidement», a-t-il souligné. Pour arriver à cette consécration olympique à Londres, Makhloufi qui a fêté ses 24 le 29 avril dernier, s'est sacrifié durant plusieurs années notamment lors des sept derniers mois passés très loin de sa famille. «Le début de l'année 2012 a été difficile pour moi avec le changement d'entraîneur qui a entraîné un changement dans la manière de se préparer. J'ai passé les sept derniers mois à l'étranger en Afrique et en Europe en préparation intense, loin de ma famille. Aujourd'hui, je récolte les fruits de mes sacrifices durant plusieurs années. J'espère que ma famille est fière de moi. Je leur dédie cette victoire ainsi qu'à tous les habitants de Souk Ahras», a-t-il dit. Morceli et Boulemarka ont montré la voie Le jeune Makhloufi qui devient ainsi le deuxième coureur après Noureddine Morceli en 1996, à offrir à l'Algérie une médaille d'or olympique sur 1 500 m chez les messieurs, est désormais entré dans la coure des grands sur cette distance, mais l'intéressé ne veut en aucun cas être comparé à son idole qu'il regardait à la télévision lors des Jeux d'Atlanta. «Morceli est un grand du 1 500 qui marqué de son empreinte cette distance pendant plusieurs années tout comme Hassiba Boulemarka, ils nous ont montré la voie, chacun a connu une période faste dans sa carrière. J'espère réussir comme eux mais tout en gardant ma personnalité», a-t-il conclu avant de se rendre au cabinet médical pour le traditionnel contrôle d'après course.