Algérie

“C’est le pire scénario contre lequel il y a peu de parade”


Dans les zones à risques, comme en Algérie dimanche où un ingénieur français a été tué dans un attentat, les entreprises étrangères sont contraintes d'accepter un niveau de risque minimum, malgré les  mesures de sécurité, estiment des experts français cités par l’AFP. Alors qu'il sortait du chantier où il travaillait à la réfection d'un tunnel ferroviaire à l'est d'Alger, Pierre Nowacki, 57 ans, employé de la  société française de BTP Razel, a été victime d'un engin explosif caché dans un fossé. L'escorte de véhicules des forces de l'ordre algériennes n'y a rien changé, la bombe a explosé au passage de sa voiture, le tuant ainsi que son chauffeur algérien. Pour les spécialistes français de la sécurité joints par l'AFP, c'est le pire des scénarii, contre lequel il y a peu ou pas de parade. “On voit en Afghanistan ou en Irak que même les plus grosses armées du monde ont du mal à se protéger d'attaques de ce type”, explique Bernard  Jacquemart, directeur de l'information de Sécurité sans frontières (SSF), spécialisée dans la sécurité des expatriés. “Ce sont des techniques terroristes qui ne permettent pas vraiment la protection. Quand on ne peut pas enfermer les gens sur leur lieu de travail, on aura toujours, au moment des déplacements, des moments de vulnérabilité.” Les sociétés de conseil en sécurité dépêchent des spécialistes, souvent anciens militaires ou policiers d'élite, chargés de mettre en place des  procédures, d'organiser les déplacements, de renforcer les mesures de protection des bureaux et domiciles. Mais face à des assaillants déterminés, le risque subsiste.  En septembre, un convoi de la même société Razel, lui aussi sous escorte  algérienne, a été attaqué près de Lakhdaria par un kamikaze qui a précipité sa voiture piégée contre le véhicule transportant des Français et un Italien, qui  n'ont été que blessés. Pour l'ancien chef de l'antiterrorisme à la DST, Louis Caprioli, aujourd'hui conseiller du groupe Géos (prévention et gestion des risques), “il y a bien des moyens de réduire les risques, avec un audit du site, un plan de  sécurisation. C'est le travail de nos officiers de sécurité. Nous tentons de prévoir tous les schémas d'attentats possibles... Mais il n'y aura jamais de protection à 100%.”  “Contre les kamikazes ou les roadside bombs, il n'y a pas grand-chose à  faire...”, concède-t-il. “L'idéal serait que chaque déplacement soit couvert par un hélicoptère... Il y a aussi des systèmes de brouillage, pour empêcher le déclenchement des bombes à distance, mais ils coûtent tellement cher qu'ils sont le plus souvent réservés aux officiels.” Pierre Montoro, directeur de Géos-Algérie, connaît bien la zone de l'attentat où “les groupes terroristes sont très virulents. Sur des chantiers mobiles, comme le BTP ou les télécoms, la sécurisation est très difficile”. “Il y a toujours une bonne implication des autorités algériennes, qui fournissent les escortes, mais parfois cela ne suffit pas, dit-il. Tout ce que l'on peut faire, c'est limiter les risques.”
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