Algérie

«C'est le flou total»


C'est à 13H30 que les participants au CC sont sortis hier de la salle pour ne reprendre les travaux qu'à 16H.
Rendue publique jeudi mais distribuée encore hier, la déclaration de ce que le FLN appelle les sages dénonce la volte-face de Belkhadem à propos de son refus d'aller vers l'urne. «Fortement préoccupés par la dégradation de la situation au FLN, sur le plan dynamique et politique, nous, moudjahidine et cadres dirigeants du parti, avons pris l'initiative d'une démarche tendant à rassembler les rangs des militants», écrivent les signataires Affane Guezzane, Abderrazak Bouhara, Mohamed Boukahlfa, Ahmed Sbaa et Abdelkader Hadjar. Tout en rappelant les réunions qu'ils ont tenues à cet effet avec le SG, et son accord pour faire voter un retrait de confiance formulé, écrivent-ils, par «un grand nombre de membres du CC», les signataires soulignent qu' «à notre grande surprise et celles des militants et des observateurs, un communiqué du BP en date du 13 juin, a unilatéralement remis en cause les engagements du SG la veille». Ils affirment que «devant une telle désinvolture et un tel mépris pour le respect de la parole donnée, nous dénonçons ce comportement indigne et choquant, en contradiction avec la culture et l'éthique militantes que nous ont léguées nos aînés». Ils concluent «ces man'uvres dilatoires, indécentes et malhonnêtes sont de nature à générer des conséquences graves et déterminantes pour le destin de notre parti, M. Abdelaziz Belkhadem en porte l'entière responsabilité». Des membres influents du FLN nous ont appris que le président a dit à propos des contestataires : «Je n'aime pas les voyous !» Ils accusent aussi Hadjar «de tenir la canne par le milieu». L'on a appris aussi que «le comité des sages» ne voulait pas s'entretenir hier avec Belkhadem. Un membre influent du FLN nous affirme que «80% des contestataires le sont à cause des postes qu'ils n'ont pas eus, les 20% restants seulement dénoncent la stratégie de Belkhadem et les intrus au sein du FLN, et ils ont raison». Notre source pense même s'il faut que «le FLN ne prenne pas la tête du gouvernement, le président doit le décider pour que tout le monde se range, parce que c'est une question de postes».
Vers 13H, l'on apprendra que les contestataires ne voulaient plus de l'urne mais que Belkhadem parte sans vote. C'est Mohamed Bourzam, membre du CC et du BP, qui l'a déclaré en se rapprochant des journalistes. Il estime que «le vote à main levée aurait été possible dans une situation normale mais il y a tellement de griefs contre Belkhadem, donc on va vers l'urne». Haïchour dit que «c'est une bataille de procédures pour un retrait de confiance ou une motion de défiance, ce sont des nuances procédurales, on est dans un parti où il y a des sensibilités, on doit discuter». L'ex-ministre estime cependant que Belkhadem ne sera plus SG après ce CC, et affirme alors que «le FLN vit un problème de doctrine politique, ça fait 18 mois qu'on reproche au SG ses transgressions politiques, organiques et statutaires, il a gagné du temps, on va en finir avec lui sans violence, nous allons à un dénouement de la crise». Il évoque trois possibilités, la démission du SG, sa déchéance par l'urne ou le pourrissement.
Des sources sûres affirment par ailleurs que «le président n'a pas donné de consignes. Il nous a dit débrouillez-vous». Nos interlocuteurs pensent que le silence de Bouteflika signifie que «les choses doivent se terminer comme le voudrait la majorité». Nous saurons pourtant au passage que certains membres influents pro Belkhadem ont été «appelés» pour voter contre lui. Beaucoup d'entre eux sont restés perplexes. «C'est le flou total, l'issue est vraiment incertaine, c'est très compliqué», nous dit l'un d'entre eux. Ils pensent aussi que «la donne pourrait complètement changer cet après-midi (hier ndlr).
A l'heure où nous mettons sous presse, on apprend que Belkhadem réunit les mouhafadh ainsi que les membres du BP. «Il a décidé de tenir la réunion du CC même si on doit exclure les contestataires par la force», nous dit une de nos sources par téléphone. «Il est sûr de lui», nous dit-il à propos de Belkhadem qui semble encore vouloir tenir.


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