Algérie

C'EST LA VIE



Malika, la cinquantaine bien entam'e, le sourire aux l'vres, parle de ses compagnes avec beaucoup de tendresse. Bicha, la siamoise, Minette aux poils d'angora et Gambi la petite tortue font partie de sa vie depuis plus de dix ann'es. 'je ne peux imaginer mon existence sans mes petits enfants.? Pour cette ing'nieur agronome, les animaux, une cr'ation de Dieu, tout comme les 'tres humains, ont droit eux aussi de vivre.L'amour que porte Malika aux animaux et aux v'g'taux, en g'n'ral, et aux chats, en particulier, elle le tient de son d'funt p're. 'mon p're poss'dait une voli're qui repr'sentait toute sa vie. Nous avions la chance d'habiter une maison individuelle avec une grande cour, la voli're 'tait l?, et elle comprenait toutes sortes d'oiseaux avec plein de couleurs, et ce qui 'tait extraordinaire, c'est que les oiseaux communiquaient avec mon p're. Ils savaient quand il avait des petits soucis, lorsqu'il 'tait content et vice versa. Je demeurais admirative devant une telle complicit?. Mais ce qui m'a marqu'e le plus, c'est l'amour que vouait mon fr're a'n? ? sa chatte, et je crois que le d'clic est venu de l?. Il l'affectionnait tellement que j'en restais 'bahie. D'ailleurs, elle le lui rendait bien. Ils 'taient aux petits soins l'un envers l'autre. Lorsque je les voyais ensemble, j'avais l'impression de voir un papa avec son enfant. Il la c'linait et elle r'pondait ? tout cet amour.? Entour'e d'une famille qui n?'tait gu're indiff'rente aux animaux, Malika a h'rit? de cette attention particuli're qu'elle pr'tait ? son tour aux 'tres vivants. 'les animaux partageaient notre maison, notre vie. Nous avons 't? 'duqu's dans cette ambiance, forc'ment, mon p're a d'teint sur nous et d'ailleurs je l'en remercie.? Au fil des ans, l'amour des animaux allait grandissant. O? qu'elle soit, la vue d'un chat 'veille ses sens et elle n'h'site pas ? prodiguer des soins ? un animal en d'tresse ou combler de caresses une chatte en qu'te d'amour, comme elle est offusqu'e de voir des sc'nes de maltraitance envers ces 'tres vivants. 'je suis horripil'e quand je vois des adultes dans la rue chasser ? coups de pied des chats. Pis, je suis scandalis'e par la fourri're canine. Vous n'imaginerez jamais le sort r'serv? ? ces innocents : on les asperge d'eau pour les 'lectrocuter ensuite. Je trouve cela atroce. Il y a pourtant d'autres moyens moins horribles de les tuer. Tout y passe, les plus beaux, les plus sains, les malades... Un employ? a quitt? son travail, il ne supportait plus de les voir mourir dans ces conditions atroces. Ailleurs, on les pique tout simplement, c'est plus rapide et ils ne souffrent pas. Les plus beaux posent pour des spots publicitaires.? Malika n'est pas pr'te de changer sa vie, elle est heureuse avec sa petite famille dans sa maison, Bicha, Minette et sa petite tortue font tr's bon m'nage. 'il faut les voir le soir quand je rentre ? la maison, elles accourent vite, m'accueillent avec des ronronnements et des miaulements, quant ? la tortue, d'un pas nonchalant, elle essaye de les suivre. C'est amusant de les voir ainsi. Elles se roulent par terre, me l'chent les mains, elles sont contentes de me retrouver. Avec elles, je sens vraiment que je suis aim'e et c'est surtout d'sint'ress?. Quand je suis triste, que j'ai des soucis, qu'il m'arrive parfois de pleurer, elles ne mangent pas, elles se mettent sur mes genoux et ne me quittent pas. Bicha, un jour, a m'me essay? d'essuyer mes larmes.
'je ne pourrai jamais me lier d'amiti? avec une personne qui n'aime pas les animaux et surtout les chats, d'ailleurs ; heureusement que mon mari ne les d'teste pas, car j'aurais divorc? sans la moindre h'sitation?.
Comment voulez-vous ne pas les choyer !? Avant Bicha et Minette, Malika a adopt? un chat qui a v'cu avec elle jusqu?? sa mort, il avait 19 ans. Tokyo emplissait sa vie, il faisait son bonheur, et celui ou celle qui ne l'aimaient pas 'taient bannis de sa vie. 'je ne pourrai jamais me lier d'amiti? avec une personne qui n'aime pas les animaux et surtout les chats, d'ailleurs ; heureusement que mon mari ne les d'teste pas, car j'aurais divorc? sans la moindre h'sitation. Ma famille me prend pour une folle, elle n'admet pas que j'aurais 't? capable de rompre mon mariage pour eux. Elle ne comprend pas non plus comment je d'pense un budget colossal pour nourrir et soigner mes colocataires mais aussi tous les chats du quartier qui quittent leurs ma'tres pour venir manger chez moi. Je prends soin au moment de leur servir leur d'jeuner, dans la grande cour qui fait office de salle ? manger, de laisser le portail de la maison ouvert ; ils s'invitent, mangent sans trop m'approcher, remplissent leur petit ventre, se l'chent les babines et rentrent tranquillement chez eux. Il faut dire que je m'applique en mettant tout mon coeur dans la pr'paration de leur popote. Tous les plats sont cuisin's avec de l'huile d'olive, tous les aliments sont bien cuits, y compris la viande. C'est d'ailleurs tr's mauvais de donner de la nourriture non cuite aux chats. Ma famille me r'p'te toujours : 'au lieu de d'penser ton argent pour les chats donne-le aux pauvres. J'ai un principe : j'aide les handicap's, les enfants, je faisais partie d'ailleurs d'une association d'aide aux enfants, mais pas les valides. Et puis c'est mon argent, j'en fais ce que je veux.? En 'voquant Tokyo, Malika en parle avec une profonde tristesse. Pendant 19 ann'es, il a fait partie de sa vie. Il a partag? ses joies et ses peines, il est mort de vieillesse. Son attachement pour lui 'tonnait ses amies. 'on avait l'impression que c?'tait un 'tre humain, il se comportait comme tel, affectueux, attentionn?. Malika a 't? tr's affect'e par sa mort. Elle en a voulu ? tous ceux qui n'ont pas compati ? sa douleur, qui n'ont pas trouv? important de lui pr'senter des condol'ances. Il a eu droit ? un d'ner fun'raire, et elle voulait m'me publier un faire-part dans le journal. Pour Malika, Tokyo 'tait exceptionnel. 'un jour, j'ai re'u ma cousine, elle portait ma robe, pris de col're, avec ses patte il a essay? de la lui 'ter, tout en lui interdisant de rentrer dans ma chambre. Il prenait soin de moi et de tous mes effets, et avait un c't? coquin que j'aime beaucoup : quand il faisait une b'tise, il se cachait et se blottissait dans un coin pendant que je le grondais. Une fois ma col're pass'e, il sortait de sa cachette, et comme pour se faire pardonner, il se mettait sur mes genoux et me l'chait. Il n?'tait content que lorsqu'il m'arrachait un sourire ou un c'lin. Le seul inconv'nient avec Tokyo c'est qu'il refusait de passer la nuit seul. Quand je m'absentais, j?'tais contrainte de le confier ? des amis , et ce n?'tait pas toujours 'vident. Sinon, c?'tait un amour de chat. Il est enterr? dans le jardin de ma s'ur.? Apr's Tokyo, elle avait d'cid? de ne plus jamais 'lever de chat, jusqu'au jour, et comme par enchantement, la chatte du voisin est rentr'e chez elle. 'n'ayant jamais eu de femelle, je ne savais pas comment r'agir avec elle. Elle a donc p'n'tr? dans ma chambre, s'est carr'ment recroquevill'e sur mon ventre devant les yeux ahuris de ma cousine, qui, affol'e, s'est 'cri'e : 'tu ne vois pas qu'elle est pleine, elle va mettre bas.? Et bien, elle n'a pas boug?. Le travail a dur? plus de deux heures. En fait, elle est venue me demander de l'aider ? avoir ses chatons. Elle a eu trois adorables petits siamois. Le lendemain, quand son ma'tre voulait la reprendre, elle a refus? de le suivre. Depuis, Bicha s'est incrust'e chez moi. Vous savez, parfois les chats quand ils vous t'moignent de l'amour, il est difficile d'y r'sister. Cela me rappelle une anecdote que je garde toujours ? l'esprit. C'est l'histoire de cette richissime dame qui vivait dans un quartier hupp?, qui ne sortait jamais, mais qui avait tout pour elle. Un jour, un chat bless? miaulait devant son portail. Au d'part, elle semblait indiff'rente ? ses miaulements, le chat se faisait insistant, elle court alors pour voir ce qui se passait r'ellement ; l?, elle ne put r'sister ? la vue de ce petit minou bless? ? la patte qui appelait au secours. Sans r'fl'chir, elle le prend dans ses bras et le conduit ? l'int'rieur. Elle le soigne, le dorlote, lui donne ? manger et sans se rendre compte, elle commence ? s'attacher au petit animal. L'id'e premi're de lui rendre sa libert? s'effacera vite, elle deviendra la ma'tresse de Minou. Depuis, non seulement elle ne peut plus s'en s'parer, mais se donne le pr'texte de partager ses repas gargantuesques non seulement avec lui mais avec tous les chats du quartier. Jamais elle n'imaginait qu'un jour elle s'amouracherait d'un chaton !? Malika croit fermement ? la th'rapie par les chats. Ces derniers, sans le savoir, ont contribu? ? la gu'rison de beaucoup de malades. Elle en parle en connaissance de cause. 'je n'oublierai jamais cette vieille dame qui apr's la mort de son 'poux a d'cid? de se laisser mourir.
En 'voquant Tokyo, Malika en parle avec une profonde tristesse. Pendant 19 ann'es, il a fait partie de sa vie. Il a partag? ses joies et ses peines, il est mort de vieillesse. Il a m'me eu droit ? un d'ner mortuaire.
Sa fille unique qui vivait avec elle n'a pas r'ussi ? lui faire surmonter son chagrin. Elle a consult? un psychologue qui lui a conseill'e d?'lever un animal. Elle est venue me voir, je lui ai alors propos? une petite chatte (les femelles sont plus affectueuses, plus attachantes). Et pour la bonne cause, nous avons mont? un sc'nario, j'ai simul? un voyage et sollicit? la dame ? la garder pour quelques jours. En un mois, elle s'est m'tamorphos'e. Elle avait repris l'app'tit, elle ne gardait plus le lit, s'occupait de la chatte qui petit-?-petit s'est attach'e ? elle. Elle montait sur son lit, la r'veillait aux aurores, la l'chait et se blottissait contre elle pour terminer son sommeil. La vieille dame le lui rendait bien, elle a retrouv? son sourire, elle allait faire son march?, apporter de la viande ? son invit'e qui l'attendait, heureuse, sur le pas de la porte. Bref, elle a retrouv? sa sant?. Et lorsque j'ai voulu 'r'cup'rer? ma minette, elle a refus? de me la restituer?. Ce n'est pas l? le meilleur exemple ? m'diter '


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