C’est la saignée !

Ces derniers jours du mois de Ramadhan, c’est au tour des magasins de vêtements et de chaussures de faire l’actualité commerciale de la cité des Aurès. Les prix ont pris l’ascenseur partout où vous allez. “Felfel !” répondent les personnes interrogées pour savoir leur avis sur les prix. Les magasins de vêtements, à Batna, semblent donner le mot d’ordre pour déplumer leurs clients. À l’occasion, la plupart de ces boutiques se sont donné un nouveau look introduisant une certaine gaieté à la ville qui est, malheureusement, inversement proportionnelle à celle qu’affichent les acheteurs une fois la note entre les mains. Les vitrines sont alléchantes.  De nouveaux articles ont fait leur apparition, ces jours-ci, dans la plupart des commerces qui, ne pouvant pas contenir leurs marchandises, voient leurs achalandages s’étendre aux trottoirs pour les occuper et attirer plus de monde.
Que ce soit des vêtements de qualité ou de la camelote, ils “brûlent les doigts”, bien sûr à des degrés différents. Les prix varient selon les endroits et l’humeur des vendeurs. C’est la grande valse, et la différence est astronomique allant jusqu’à 800 DA. Devant cette situation, “la direction a renforcé ses effectifs de contrôle”, nous apprend le DCP de la wilaya de Batna. Les agents de l’inspection d’Arris ont même opéré à Batna ville pour assurer une large couverture de contrôle. Mais ce sont des efforts pour rien, car le marché est libre et seule la publicité des prix est une obligation. Dans ce cas, seule la libre concurrence et la rationalité du consommateur priment.
Reste que ce client est limité dans ses choix. À cause de son budget limité, il est obligé de se rabattre sur ce qu’il trouve.
“Ces vêtements, c’est juste pour marquer le coup de l’Aïd. Je sais que ce n’est pas de la bonne qualité et que leur tissu ne tient pas longtemps, c’est juste pour faire plaisir aux petits”, fait observer une dame rencontrée dans un magasin de vêtements pour enfants et bébés.    Mais il faut bien le signaler, le client n’est pas dupe malgré tout cela.
Le commerce des chaussures ne “tourne” pas comme autrefois. Pour dénicher un article ou une tenue de bon choix et de goût, les citoyens prennent tout leur temps. Ils repèrent, demandent des conseils, marchandent, choisissent l’article le moins cher et le mieux présentable pour acheter en dernier lieu. Pourquoi les gens achètent-ils moins ? L’explication donnée est que la plupart des parents ont déjà habillé leurs enfants pour la rentrée scolaire.
L’autre raison est que les chaussures et les vêtements sont très chers, loin de la portée de la plupart des bourses. Pour dénicher les bonnes affaires, les citoyens sillonnent la ville de long en large, mais après ces visites, ils rentrent bredouilles. “La cherté a tout dévoré”, disent les gens d’ici.