Algérie

«C'est la justice qui l'a expulsé» Khaled Benamar. Président de l'APC de Hassi R'mel



Du côté de l'APC de Hassi R'mel, le président de l'exécutif communal, Khaled Benamar, a tenu à préciser d'emblée qu'il n'était pas en poste au moment où l'affaire a éclaté, avant de lancer dans un sourire : «Cette affaire est la plus ancienne que la cour de justice de Laghouat ait eu à traiter.»
M. Benamar s'est contenté de répondre, à propos des péripéties de l'expulsion de M. Habirèche : «L'affaire suit son cours devant la justice et je n'ai pas à intervenir là-dedans. La justice a tranché et c'est elle qui les a expulsés.» Et de souligner : «Il faut savoir qu'il y a eu six tentatives d'expulsion auparavant.»
Alors que l'exploitant de l'hôtel Tilghemt affirme que l'APC de Hassi R'mel s'est désistée en 1999 de l'établissement et l'a soumis à privatisation, le président de l'APC rejette cette allégation : «Les biens des collectivités locales sont incessibles.» M. Benamar dénonce, au passage, la dégradation du relais routier et en impute la responsabilité au gérant : «Il faut voir dans quel état nous l'avons trouvé !» M. Habirèche, lui, renvoie la balle à l'APC qu'il accuse d'abandon des travaux après une intervention ratée des services municipaux sur le réseau d'assainissement. «L'hôtel étant à l'arrêt depuis 1994, il était naturel qu'il se dégrade», appuie-t-il.
Au-delà de ce débat, pour le président de l'APC, la véritable pomme de la discorde, c'est la vente de boissons alcoolisées par le tenancier du motel Tilghemt. «Le contrat qui le lie à l'APC stipule clairement qu'il est interdit de vendre des boissons alcoolisées», martèle le maire, avant d'ajouter : «S'il voulait vendre de l'alcool, il n'avait qu'à s'installer en ville. Ici, on est au bord de la route. Des accidents ont été provoqués à cause de ce bar.» M. Habirèche rétorque que le contrat de bail ne contient aucune clause dans ce sens (référence 001/89/SG/C/HR). Il est néanmoins précisé dans l'avis d'adjudication publié dans la presse que «la vente de boissons alcoolisées est formellement interdite». Baali Habirèche fait valoir, en dernière analyse, son registre de commerce qui l'autorise expressément à vendre de l'alcool et à ouvrir un bar (registre A/89/763 établi le 15 avril 1989). «On ne sert tout de même pas du l'ben dans un bar !», ironise-t-il.
M. Benamar reproche, en outre, à l'hôtelier de ne pas s'être acquitté de la totalité de ses loyers : «Les arriérés de loyer s'élèvent à 280 millions de centimes. Après, il dit qu'il veut acheter l'hôtel. Qu'il commence d'abord par régler ses dettes.» Sur ce point, M. Habirèche affirme que c'est l'APC qui refusait d'encaisser ses loyers à partir de 2002. «J'envoyais des chèques chaque mois, ensuite, j'envoyais des mandats. Ils me revenaient systématiquement», dit-il en produisant un mandat retourné, d'une valeur de 16 500 DA, soit le montant mensuel du bail. M. Habirèche ajoute que dans le fond, «c'est l'APC qui me doit de l'argent». Il évalue son manque à gagner à plusieurs milliards de centimes du fait du préjudice subi après que l'hôtel eut cessé de fonctionner. «Je faisais en moyenne une recette de 60 000 DA/jour. De 1994 à juillet 2012, faites le compte», renchérit-il.
Que compte faire l'APC à présent qu'elle a repris possession de son bien ' «Nous allons le mettre de nouveau en location par voie d'adjudication», indique le maire. «Mais nous devons préalablement le restaurer après les dégradations qu'il a subies.» Et d'ajouter : «Peu importe la personne à qui il sera loué, l'essentiel pour nous étant que cet hôtel fonctionne et qu'il draine des recettes. C'est une aire de repos très utile pour les voyageurs.» Et si M. Habirèche présentait sa candidature pour un nouveau bail ' «Nous nous opposerons à sa candidature», assène le P/APC. «Même s'il remportait l'adjudication, il n'aura pas l'hôtel !»


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