Algérie

C'est la faute à lui !



La responsabilité du citoyen est vite montrée du doigt à chaque problème qui survient dans le pays. Il est la victime expiatoire dont les véritables fauteurs de «troubles» usent et abusent.Les exemples ne manquent pas pour illustrer cette fuite de responsabilité, savamment soutenue par les médias étatiques. En ces moments de pluie, l'eau qui se fait encore rare dans les robinets ne manque pas d'isoler des quartiers urbains et même d'étouffer la circulation routière.
Plus grave encore, on continue, malheureusement, de compter des morts ensevelis sous la gadoue ou emportés par des crues débordant sur le réseau routier censé bénéficier de protection spécifique. Pour autant, les officiels n'ont pas été remis en cause dans leur part de responsabilité.
Une fois encore, l'incivilité du citoyen a été mise en avant dans toutes les causes qui ont concouru à faire de la pluie «bénite», et tant attendue, une véritable calamité abattue sur le citoyen. L'eau est partout sauf là où elle doit l'être davantage. Par manque de captage conséquent, les barrages déjà asséchés ne bénéficient pas amplement de ces jours pluvieux.
Les conséquences seront plus dramatiques quand la production agricole en sera impactée. Là aussi on ne manquera pas d'imputer la rareté des produits au malheureux citoyen spéculateur. C'est bien le feuilleton de ces derniers jours où la pomme de terre est sous les feux de la rampe après l'épisode du lait et de l'huile de table. Il est à s'en convaincre que nos ministres et autres responsables sont désignés pour gérer les crises, mais pas pour les éviter.
Malgré la multitude de services budgétivores conçus pour le suivi permanent des activités propres à chaque secteur, la part minime du citoyen est privilégiée pour justifier toutes les carences d'un travail mal exécuté et surtout de l'absence totale de l'anticipation présumée être l'atout primordial de tout gestionnaire.
L'approche politique de l'activité ministérielle dans son ensemble n'encourage aucune remise en cause ni même une critique constructive sous peine de vouloir porter atteinte à toute l'action gouvernementale. Cette dualité absurde est entretenue entre une gestion pragmatique, intelligente développant une stratégie reposant sur des indicateurs réels et une gestion politiquement correcte basée sur le seul zèle à plaire à ses maîtres.
La recrudescence des contaminations par la Covid-19 à travers le monde tranche avec la riposte engagée par notre gouvernement contre ce mal. Au moment où certains pays européens, dont le taux de vaccination est plus qu'appréciable, s'apprêtent à reconfiner leur population, nos responsables politiques multiplient des décisions de relâchement de vigilance face au danger imminent.
Le constat préoccupant est fait par des spécialistes bien de chez nous à travers des bases de données et des recoupements tirés de l'expérience des autres pays. Le taux de vaccination enregistré depuis le lancement de sa campagne reste infime. Il est loin d'assurer une quelconque immunité collective capable de freiner la contamination.
La réticence du citoyen face au vaccin est grandement confortée par la décision de l'autorité politique de rendre volontaire cet acte d'intérêt collectif. Encore une fois, le souci de plaire l'emporte sur la raison et la forme supplante le fond.

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