«C'est la dérive au FFS» Karim Tabbou réagit au lendemain des décisions prises par son parti

«Si je suis élu par le peuple, je dois remettre mon mandat au peuple. Mais si la direction du parti considère que mon siège à l'APN fait partie du quota attribué par le pouvoir au FFS, alors le parti doit remettre tous les sièges obtenus lors des élections législatives.»
C'est la réponse de Karim Tabbou, ancien premier secrétaire du FFS et actuellement député à l'APN, à la direction du parti qui lui a demandé, la veille, lors de la clôture de la session du conseil national, de remettre son mandat pour «avoir porté préjudice au parti». Karim Tabou s'est exprimé hier en marge des travaux de l'Assemblée. Il a accusé la direction du FFS et a révélé de graves faits qui se sont déroulés pendant et après les législatives. «C'est la dérive au FFS», dira-t-il.
«La direction a dévié en acceptant les sièges obtenus à Bouira et Bordj Bou Arréridj, que le Conseil constitutionnel lui a attribué comme cadeau, alors que le courage politique aurait commandé que le parti les refuse», a-t-il déclaré. M. Tabbou a été élu sur la liste du FFS dans la circonscription de Tizi Ouzou. Il a été suspendu du parti en attendant sa traduction devant la commission de discipline depuis que le parti a entamé une série de sanctions envers ses cadres militants sur instruction de Hocine Aït Ahmed qui avait demandé des comptes sur ce qui se passe au sein de sa formation politique.
M. Tabou a rejoint le mouvement de dissidence créé au FFS. «Je n'ai pas encore décidé si je vais me présenter devant la commission de discipline ou non», dira-t-il. «Nous sommes plusieurs cadres dans cette situation et on doit d'abord discuter entre nous avant de prendre une décision sur cette question», a-t-il précisé. Pour lui, «la direction du parti l'a déjà jugé et condamné» alors qu'«il fallait laisser à la commission de discipline la totale liberté pour faire son travail avant de prononcer le moindre jugement à mon égard».