Algérie

C’est la bataille entre multinationales



Les ménages consommeront de plus en plus leurs produits et utiliseront davantage leurs services.Sans grand tapage médiatique, les multinationales sont en train de dominer d’importants segments de marché, aiguisant la concurrence, et risquant du coup de faire disparaître ou détruire des milliers d’emplois. Dans l’agroalimentaire, Danone est déjà numéro 1 du yaourt, parmi les leaders du biscuit et en concurrence avec la multinationale Nestlé pour son eau de source Hayat. Dans le domaine des boissons, Pepsi et Coca Cola accaparent près de la moitié du marché. Elles  subissent néanmoins une forte résistance de Hamoud Boualem.
Dans les détergents, l’allemand Henkel et le britannique Unilever se livrent une course aux parts de marché à travers leurs marques phare Isis, le Chat et Omo. Dans les matériaux de construction, le groupe Lafarge est déjà leader du ciment via l’acquisition d’Orascom Ciment et partant des usines de M’sila et de Mascara la multinationale Saint-Gobain se positionne dans le marché du plâtre et se trouve en concurrence avec l’allemande Knauf. Elle est présente également dans le verre à travers l’acquisition des usines d’Oran et de Tébessa. Dans le secteur bancaire, BNP Paribas, Société Générale et l’américaine Citi Bank sont présentes. Ce marché est dominé, cependant, par les banques publiques. De grands groupes internationaux sont sur le point d’obtenir leur agrément : la britannique HSBC, parmi les premières banques dans le monde et la Deutsch Bank, parmi les premières banques d’affaires à l’échelle de la planète. Cette présence accrue va-t-elle améliorer les services à la clientèle ou s’orienter vers les produits les plus rentables, sans aucun apport pour la masse des particuliers ?
Les multinationales du Sud occupent également de fortes positions. L’indien Arcelor Mittal-Steel est le numéro 1 de l’acier en Algérie. D’autres concurrents arrivent et s’apprêtent à se disputer le marché du rond à béton. Eez Steel et une firme turque ont des projets d’investissement à Jijel et Skikda.
Dans les télécommunications, Orascom est leader de la téléphonie mobile en Algérie.
Dans l’électronique, les géants sud-coréens Samsung et LG, en s’associant avec des entreprises locales, sont les plus entreprenants, tentant de passer du stade commercial à une fabrication plus intégrée de produits électroménagers en Algérie.
La présence des multinationales présente néanmoins des avantages. Elles assurent à la fois une meilleure disponibilité et la qualité  des produits. De ce fait, elles peuvent tirer  les entreprises locales vers le haut.Leur stratégie est une présence dans les marchés à fort potentiel comme l’Algérie.  Certaines appliquent le principe ; la nature a horreur du vide. La présence dans le pays du concurrent à l’échelle planétaire justifie son implantation en Algérie.
La problématique concernant ces multinationales est l’orientation de la production vers la couverture des besoins locaux ou des objectifs de la transnationale à l’échelle mondiale. En ce sens, les pouvoirs publics sont restés les bras croisés quand Mittal-Steel, qui a repris le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, a contribué à la flambée des prix du rond à béton sur le marché national et la hausse des importations en limitant son offre de rond à béton sur le marché national.
Morale de l’histoire : l’État devra réguler “l’activité de ces multinationales” en s’aménageant la possibilité d’obliger ces grandes firmes à répondre en cas de nécessité aux besoins nationaux. Tout en veillant à l’émergence de champions locaux et à la pérennité de l’appareil de production nationale viable.
Car en cas de crise, les firmes locales professionnelles ne se résoudront pas à quitter le pays.


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