Algérie

«C'est l''uvre des spéculateurs et de comportements irresponsables»



En visite hier à Oran au niveau de deux usines de production d'huile de table, à savoir Afia et SIM, les scènes auxquelles le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig et les nombreux visiteurs qui l'accompagnaient ont eu droit, offraient des images de hangars gigantesques, pleins à craquer d'huile sous différents formats.Là où le regard se pose, on aperçoit les machines en plein régime de production non-stop, alors qu'en parallèle, des rangées infinies de ce précieux liquide étaient alignées. Au total, les deux usines produisent 1 320 tonnes par jour, soit 600 tonnes/jour pour l'huile Afia et 720 tonnes pour l'huile SIM.
Pour le ministre, il n'y a nul doute qu'il n'y a jamais eu de pénurie ou de réduction dans la production, et encore moins une perturbation dans la distribution. « Ceci est l'?uvre des spéculateurs, des personnes sans état d'âme ni conscience. Toutefois, il y a également une responsabilité des citoyens qui stockent l'huile de manière outrancière, et par le biais de la presse, je les invite vivement à cesser ces comportements qui ne peuvent qu'accentuer la situation. »
Concernant l'information ayant circulé la veille de sa visite faisant état d'une décision de son ministère d'interdire la vente de l'huile à des mineurs, le ministre affirme que cela est une réalité constatée et prouvée. « La Direction du commerce, avec l'aide de la police et de la gendarmerie, va surveiller et contrôler certains agissements. Un comportement étrange que nous avons remarqué, c'est malheureusement l'utilisation d'enfants par des gens sans conscience, qui les envoient leur acheter de l'huile. Nous avons des preuves sur ce que nous avançons. Vous savez tous que les grandes surfaces sont équipées de caméras de surveillance qui montrent clairement cela. Ces personnes sans état d'âme attendent les enfants à la sortie et récupèrent la marchandise. Une directive est, depuis lors, mise en application pour interdire la vente de l'huile aux enfants. »
Pour le ministre, la production actuelle de l'huile oscille entre 2 500 et 3 000 tonnes/ jour, une quantité qui est distribuée sur le marché national et malgré cela, il existe de la spéculation, l'achat compulsif, dira le ministre. Et d'ajouter : « Franchement, je ne trouve pas comment décrire et exprimer cela. Sachant que notre consommation est de 1 600 tonnes, cela veut dire que nous commercialisons le double. Le citoyen doit savoir qu'avec ses agissements, l'Etat a dû compenser la facture supplémentaire de l'huile durant l'année dernière à hauteur de 40 milliards de dinars, en tant que différence concernant les prix. Une somme énorme qui a été payée à trois opérateurs dans le domaine de l'huile. »
Au niveau de l'usine de production de l'huile Afia, le ministre a rappelé que cette dernière produit plusieurs tonnes par jour (600), et chaque jour, dit-il, une cinquantaine de camions transportent cette production. « Je le dis et je le rappelle, tout commerçant qui sera arrêté en flagrant délit de spéculation sera directement présenté à la justice ».
Pour le ministre, si le citoyen raisonne sa consommation, la production nationale pourra suffire à approvisionner même l'Afrique.
Durant sa visite au niveau de l'usine SIM qui produit 720 tonnes d'huile par jour, le ministre s'est enquis de la date de sortie de production de contenant de 10 litres d'huile. Le responsable lui fera savoir que cela sera effectif avant la fin du mois de février, ce que le ministre a estimé comme étant loin et l'a exhorté d'avancer la date. « Il faut tout faire afin que la ligne des 10 litres soit disponible le plus tôt possible, afin qu'elle soit destinée à celui qui fabrique les gâteaux, la zlabia, les restaurateurs, les pizzérias... Ils n'auront plus le droit d'acheter les autres bidons inférieurs à 10 litres. Nous attendons votre usine, ainsi qu'un autre opérateur dans cette optique. » Il incitera le producteur à augmenter la capacité de production de 100 tonnes à 300 tonnes. « Ces lignes de 10 litres seront destinées spécialement à l'industrie et au commerce, ils n'auront plus le droit d'utiliser l'huile subventionnée. »
Auparavant, le ministre du Commerce a procédé à l'inauguration du Salon d'échanges commerciaux et d'investissements algéro-turc qui se tient jusqu'au 11 du mois en cours au CCO. Organisé par l'agence événementielle SOS Event, en collaboration avec l'agence Algex, sous le patronage du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, une cinquantaine d'entreprises algéro-turques prennent part à cet évènement. Ce dernier constitue, dira le ministre, « des opportunités d'échange entre les deux pays, permettant d'élever les relations économiques et commerciales au plus haut niveau à long terme ».
L'occasion pour le ministre de rappeler que la Turquie est le cinquième grand partenaire commercial de l'Algérie, alors que l'Algérie est le deuxième grand partenaire de la Turquie en Afrique. Il évoquera les échanges commerciaux algéro-turcs par les chiffres qui avaient atteint en 2019 les 4 milliards de dollars. Des échanges qui ont connu une baisse l'année suivante, qui a été impactée par la pandémie de Covid, passant à 3 milliards de dollars.
Amel Bentolba


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