Algérie

C'est l'heure de la CAN !



C'est l'heure de la CAN !
Trois semaines de football ininterrompu, seize équipes, trente-deux matchs, et, à l'arrivée le 8 février prochain, une seule et unique place sur le trône de l'Afrique. La lutte pour le sacre continental en cette CAN-2015 s'annonce âpre. La certitude, est que cette 30e édition est d'ores et déjà restée dans les annales avant même qu'elle ne débute, la fête du football africain ayant été longtemps sous la menace de l'annulation pour la première fois depuis 1957.Un scénario catastrophe évité de justesse par la Confédération africaine du football (CAF), qui s'était retrouvée dans une situation très délicate après le refus catégorique du Maroc d'abriter le tournoi dans les délais. Pour rappel, le Royaume chérifien avait avancé des considérations d'ordre sanitaire (propagation du virus Ebola) comme motif principal pour demander le report du tournoi à une date ultérieure.Un cas de figure qui n'était pas envisageable chez l'instance de Hayatou, qui n'a tout naturellement pas digéré les réticences des autorités marocaines et qui apparaissaient sous les allures de chantage à deux mois seulement de la date initiale fixée pour le début de la compétition. La plus haute structure du football africain ne trouvera donc pas d'autre alternative que de retirer l'organisation de l'épreuve au Maroc. Décision prise le 11 novembre dernier, à l'issue de la réunion de son Comité exécutif. À partir de ce moment, tout va se conjuguer au conditionnel, la tenue de la 30e édition se trouvant menacée. Le plus dur restait donc à venir. En imaginant même le pire : l'annulation pure et simple du rendez-vous continental. La réputation de l'évènement était en jeu, tout comme la compétence de Hayatou et son état-major à gérer les affaires de la balle ronde africaine. Dame Coupe était dès lors sans terre d'accueil et c'est tout un continent dans l'expectative, qui priera pour elle jusqu'à ce que la Guinée Equatoriale se manifeste ou, plutôt, se montre compréhensive de la délicatesse de la situation. Disponible pour sauver les meubles et offrir des noces à la reine africaine. Trois jours, c'est le temps qu'il aura fallu à la CAF pour trouver un nouveau pays d'accueil. En «échange», la sélection équato-guinéenne était qualifiée d'office en tant qu'hôte, alors que le Nzalang National avait été écarté en juillet des qualifications sur tapis vert pour avoir aligné un joueur non éligible en tour préliminaire des éliminatoires. Une solution qui permet à la CAF de sauver la face et de ne pas bouleverser le format des qualifications. Cependant, l'infernal compte rebours était enclenché. Tout préparer en deux mois ! Un intervalle très étroit, limite, pour préparer pareil évènement. Une organisation en cascade qui pourrait laisser place à des imperfections au double plan organisationnel et infrastructurel. Toutefois, le prestige sera là avec les 16 sélections qui devront tout faire pour que le spectacle sur le rectangle vert prime sur les coulisses et les à-côtés. Mercredi dernier, l'homme fort du pays, Obiang Nguema Mbasogo, a annoncé que les stades sont prêts pour abriter tous les matchs de la CAN-2015. Il a aussi assuré que les mesures de sécurité, notamment sanitaires, sont mises en place pour éviter un éventuel cas... d'Ebola. Comme quoi, la pandémie n'était pas vraiment ce cas de «force majeure» que les voisins sortaient pour donner de la légitimité à leur demande de report. Après avoir réussi son pari en trouvant le lieu pour que la messe continentale se tienne, il reste à la CAF de prendre les sanctions, sportives et financières, qui s'imposent contre le Maroc qui a failli tout compromettre en mettant la tenue, et donc la pérennité de la manifestation en péril.Que la fête soit !Ce soir, la Guinée Equatoriale ouvrira le bal face au Congo de Claude Le Roy à partir de 18h. Place donc au spectacle jusqu'au 8 février prochain. Le temps de savourer la force athlétique des joueurs africains et leurs prouesses techniques. Oublier aussi, que cette CAN est revenue de très loin. Dame Coupe aura bravé tous les aléas de l'Afrique pour s'affirmer à jamais comme événement incontournable dans le calendrier footballistique international. L'Afrique atypique, l'Afrique des tropiques tâchera certainement de nous offrir un cocktail de sensations, d'émotions et de vedettes qui fouleront les pelouses de Bata, Mongomo, Ebebiyín et Malabo. Même si le prestige des infrastructures et le luxe peuvent retomber d'un cran, la fête devrait battre son plein. La présence des équipes comme le Mali, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Sénégal, le Ghana (quadruple vainqueur et poids lourd de l'édition en l'absence de l'Egypte), la Tunisie et -bien sûr- l'Algérie augmentera la concurrence et donnera plus de relief au tournoi. Les efforts consentis par la Guinée Equatoriale, malgré un remplacement pied au plancher, sont considérables même si les journalistes et les supporters s'attendent à une aventure harassante surtout pour ce qui est de l'hébergement. Si les footballeurs, qui sont les acteurs principaux de l'évènement, vont bénéficier des meilleures conditions d'entrainement et d'hébergement que ce pays d'Afrique de l'Ouest pouvait offrir, les médias devraient, eux aussi, être mis dans de bonnes dispositions pour sortir la meilleure couverture médiatique qui soit. Il ne s'agira pas là de le faire pour la Guinée Equatoriale, mais tout simplement pour l'Afrique et cette compétition qui a failli être enterrée avant d'être sortie de l'enfer de l'annulation, qui aurait pu avoir raison de sa crédibilité et de son prestige.Le Gabon, qui avait co-abrité l'épreuve en 2012 avec la Guinée Equatoriale, a donné l'exemple en offrant 20 bus qui serviront à transporter les sélections en guise de remerciement pour la position salutaire des voisins équato-guinéens. Avec peu de moyens, mais un grand c?ur pour accueillir ses invités, la Guinée Equatoriale, qui ne doit pas porter seule le lourd fardeau et héritage, mérite respect et aide, la réussite de la CAN étant l'affaire de tous.M. T.




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