Algérie

C'est l'anarchie !



La situation anarchique de la circulation à Oran s'explique par le comportement des conducteurs, mais aussi par l'augmentation des véhicules en circulation, l'absence d'un plan de circulation efficace, le manque de parkings et d'aires de stationnement...Ces dernières années, le mépris du code de la route a atteint des seuils dangereux à Oran où de nombreux automobilistes violent ouvertement les lois et règlements régissant l'utilisation de la voie publique.
Au c?ur de la ville et dans les quartiers périphériques, griller les feux rouges, zigzaguer entre les files de voitures, rouler en sens interdit ou sur les trottoirs, abuser de la vitesse..., se sont désormais banalisés auprès de la grande majorité des usagers de la route. Et sur les voies rapides de la périphérie, les allergiques au code de la route se donnent à c?ur joie et il n'est pas rare de voir des autocars, des camions et des semi-remorques dépasser allègrement la limite de la vitesse en roulant à l'extrême gauche de la route.
Une situation qui, au-delà des altercations verbales, parfois violentes, qui peuvent survenir entre automobilistes ou avec des piétons, provoque des accidents dont certains sont mortels.
En 2020, les services de police de la wilaya d'Oran ont recensé 412 collisions qui ont entraîné 32 morts et 512 blessés. L'analyse des données a confirmé, une nouvelle fois, que le facteur humain continue d'être la cause principale des accidents de la route: sur les 412 collisions, la responsabilité humaine est ainsi engagée dans 406 cas, soit 98,54%. Autre indicateur important révélé par les statistiques livrées par le bilan 2020, les conducteurs âgés entre 26 et 40 ans sont impliqués dans près de la moitié des accidents (44,13%) contre 23,46% pour les moins de 26 ans et 30,86% pour les plus de 40 ans.
Il faut toutefois souligner que ces statistiques doivent être prises avec prudence puisqu'elles concernent une année fortement impactée par le coronavirus et marquée par de nombreux épisodes de confinement et, donc, d'arrêts de la circulation automobile.
La situation anarchique de la circulation à Oran s'explique par le comportement des conducteurs, mais aussi par d'autres facteurs qui remontent à plusieurs années, notamment la pression en augmentation des véhicules en circulation (près de 332 000 selon les chiffres de l'ONS pour l'année 2018 contre 300 000 en 2017), l'absence d'un plan de circulation efficace, le manque de parkings et d'aires de stationnement, la multiplicité des sociétés de transport en concurrence (taxis et bus), la multitude de chantiers de construction... L'apparition des gardiens de stationnement autoproclamés, qui activent au vu et au su des autorités impuissantes, a également eu son impact sur la dégradation de la situation de la voie publique: "En l'absence de l'autorité de l'Etat, tout un chacun agit à sa guise. Les conducteurs ne respectent pas le droit routier, les gardiens rackettent les automobilistes et personnes n'intervient pour remettre de l'ordre", déplorent beaucoup d'Oranais attristés par la tournure prise par les évènements.
S. Ould Ali




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