Algérie

C'EST L'AMBASSADEUR D'IRAK EN ALGERIE QUI L'AFFIRME «La partition du pays, une simple vue de l'esprit»



«L'Irak est un et indivisible et sa partition en petits Etats sur une base ethnique et religieuse est une simple vue de l'esprit.» C'est ce qu'a affirmé, hier, Son Excellence, l'ambassadeur d'Irak en Algérie, pour qui ce «serait mal ou pas du tout connaître le peuple irakien que de croire en ce genre de perspective».
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une perspective que le diplomate irakien, sûr de lui, a totalement éloignée lors de son intervention au forum du quotidien Echaâb, reconnaissant que cela participait d'«une stratégie des Américains de concert avec les pays occidentaux mais aussi arabes, regrettera-t-il, dans la sillage du GMO». Il dira, fort à propos, que le scénario libanais ou encore le plus récent, celui du Soudan, ne pourront être calqués sur l'Irak qui a, expliquera- t-il, bien des particularités. Et la toute première de ces singularités, dira-t-il, est que l'Irakien, qu'il soit kurde, sunnite, chiite ou autre, se sent et se définit d'abord comme citoyen irakien. Il étayera son propos par le fait que «le quart de la population du pays est mixte, puisque nombreuses sont les familles de diverses confessions et ethnies qui se lient par les liens sacrés du mariage», notamment entre sunnites et chiites. Et le précédent kurde qui risque de faire des émules parmi le reste de l'Irak ' Le conférencier se voudra optimiste, affirmant que l'option indépendantiste, autrefois forte dans la région, est en déclinaison, laissant place à celle d'un Etat fédéral, comme c'est le cas présentement. Et le cas syrien, pays qui risque de connaître le même sort au vu de l'évolution de la situation avec l'intransigeance de certains pays, dont le frère et voisin qatari, à vouloir à tout prix internationaliser ' L'intervenant, même s'il se dit avec toute révolution pour peu qu'«elle soit l'émanation des peuples et menée pacifiquement», se positionne contre toute ingérence étrangère dans la crise en Syrie. Il exprimera sa préférence pour un dénouement dans le cadre de la Ligue arabe. Cela dit, Son Excellence a inscrit la presque-totalité de son intervention dans l'après-présence américaine dans le pays, après le retrait, récemment, des troupes américaines dans le cadre d'un pacte signé, dirail, en 2008. Avec, reconnaîtra-t-il, une multitude de défis à relever, dont principalement celui de faire de l'Irak un véritable pays pivot de la région qui va avec sa position géostratégique aussi bien en termes de situation géographique, puisque constituant un canal sec entre l'Occident et le Moyen et Extrême-Orient, que d'atouts naturels et civilisationnels. Autrement dit, faire l'exact contraire de ce qu'a entrepris l'ancien régime qui, regrettera-t-il, a lapidé ces atouts en provoquant plusieurs guerres inutiles qui, plus est, avec des pays voisins. Il s'inscrira, alors, en faux contre tout ce que le pays enregistre comme insécurité faite d'attentats quasi quotidiens avec des dizaines de morts et de blessés et une crise politique aiguë exacerbée par le cas du vice-président Tareq El-Hachemi, mettant cela sur le fait d'un tapage médiatique orchestré par des pays, même arabes. Ceci pour faire le lien avec l'un des impératifs les plus urgents de l'Irak post-présence américaine, celui du terrorisme auquel le pays doit faire face. Ne niant pas que son pays soit secoué régulièrement par des attentats terroristes, l'ambassadeur d'Irak en Algérie dira que la situation sécuritaire a nettement évolué depuis 2007 et que tout ce que relayent les chaînes de télévision est très loin de la réalité. Pour le cas du vice-président El- Hachemi, poursuivi pour corruption, Son Excellence le brandit presque comme un trophée et gage de la bonne santé de l'Etat irakien naissant. «C'est à la justice indépendante de mon pays de statuer sur son cas. Et lui n'a qu'à prouver son innocence », s'est-il limité à déclarer. A propos des Algériens croupissant actuellement dans les prisons irakiennes, Son Excellence dira que ces individus ont été certes arrêtés par des soldats américains, mais qu'ils ont été jugés dans la cadre de la justice du pays comme le reste des citoyens interpellés, indépendamment de leur nationalité.


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