Algérie - A la une


A Alger, comme dans de nombreuses villes du pays, il n'est pas facile pour le consommateur de se procurer ne serait-ce qu'un pain en ces lendemains de fête. Le phénomène n'est pas nouveau. Chaque année, on promet d'y remédier mais rien n'est fait pour transformer les promesses en réalité. D'où l'exaspération compréhensible de la population. Surtout que l'indisponibilité des produits ne se limite pas au pain étant donné que de nombreux magasins demeurent fermés plusieurs jours après la fête de l'Aïd célébrant la fin du Ramadhan. Il est effectivement très difficile de tomber sur une bouteille d'eau minérale. Il y a rupture de stock. Pour les plus chanceux, il faut dépenser quelques dinars de plus que d'habitude pour acquérir le précieux liquide.
Pour prendre le déjeuner ou le dîner, c'est également un parcours du combattant. Les restaurants ne sont ouverts qu'en nombre très réduit. Des explications nombreuses sont avancées pour justifier ces anomalies. Il est souvent répété que les ouvriers engagés dans la production de certaines marchandises et la fourniture de quelques services prennent des congés prolongés pour rejoindre leurs familles souvent éloignées de leur lieu de travail à cause d'une forte migration interne. Il est donc fort à parier que lors des années prochaines, l'Algérien sera encore confronté à ce genre de désagréments qui en disent long sur la dégradation du confort ou plutôt des commodités sauquel il peut prétendre. Le citoyen est soumis à un stress permanent tout au long de l'année. Lorsque ce ne sont pas les médicaments qui manquent, c'est l'électricité qui est coupée. D'autres écueils et évènements viennent contrarier les citoyens. Même pour ceux d'entre eux qui disposent d'un emploi et qui ne connaissent pas les affres du chômage, il est difficile de boucler les fins de mois car l'inflation rogne facilement les maigres salaires qu'ils arrivent à empocher. Ajoutez à cela la crise du logement, les grèves et la terrible solitude des foules, car le mal n'est plus réservé aux individus, et vous obtiendrez un cocktail explosif qui ne serait pas loin de mener à un embrasement de la rue. En cinquante ans d'indépendance, on aurait tout de même pu s'attendre à mieux que des files d'attente interminables devant des boulangeries comme si on était en état de guerre.
De nombreux musulmans fêtent des évènements inscrits dans la tradition islamique mais sans jamais laisser leurs pays dans un état de déliquescence. Eboueurs, boulangers, restaurateurs sont à leurs postes sans rechigner à la tâche. Ils vont même jusqu'à professer que le labeur fait partie des vertus prônées par la religion.
Cette fâcheuse habitude de couper les vivres à des Algériens au point de les affamer n'a rien de catholique et cela donne une piètre image de l'organisation du service public.


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