Algérie

« C'est du théâtre japonais dont la scène est à Paris »


Les autorités algériennes ne se sentent nullement concernées par la récente polémique, lancée par le général français à la retraite, François Buchwalter, autour de l'affaire de l'assassinat en 1996 des sept moines trappistes français de Tibéhirine. La réponse, hier, du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, à une question qui lui a été posée à ce sujet, en marge de la cérémonie de finalisation du réseau d'installation de stations sismologiques au CRAAG, le confirme. Mieux, M. Zerhouni, par qui est venue enfin la première réaction officielle des autorités, compare, sur un ton ironique, les dernières spéculations, en France, sur l'identité des auteurs de ce massacre au théâtre japonais « le kabuki », dont la scène se déroule à Paris. « Cela me rappelle le théâtre japonais, le kabuki, qui s'est beaucoup intéressé au théâtre des marionnettes. Vous voyez les marionnettes qui dansent, et il y a en arrière-salle un souffleur qui lit, parle et dicte les paroles de l'histoire », a-t-il ironisé. Noureddine Yazid Zerhouni a tenu à préciser que « cette scène se déroule à Paris, mais pas en Algérie et que moi je suis un ministre en Algérie ». Autrement dit, Yazid Zerhouni suggère que pour l'Algérie le dossier des moines de Tibéhirine est une affaire « franco-française ».Cela étant, l'ex-officier supérieur François Buchwalter qui est l'auteur de ce scandale n'est autre que l'ex-attaché militaire à l'ambassade de France à Alger à l'époque de l'assassinat des moines de Tibéhirine. Le 25 juin dernier, dans ses témoignages au juge antiterroriste Marc Tredivic, le général français à la retraite a pointé du doigt lourdement l'armée algérienne en lui imputant la responsabilité dans le massacre des sept moines de Tibéhirine. Celui-ci, dans un réquisitoire fondé sur de simples délires contre l'armée, avait accusé l'Armée nationale de « bavure » contre les moines trappistes. Une polémique s'en est alors suivie, sans qu'aucune réaction officielle ne se fasse entendre. Quelques jours après, les allégations de l'ancien attaché militaire de l'ambassade de France à Alger sont battues en brèche par les témoignages des responsables et des diplomates français de l'époque. Dernièrement, c'est l'ancien juge Bruguière qui a dénoncé une « polémique purement idéologique ». Avant lui, c'est le président français, Nicolas Sarkozy qui avait assuré qu'il lèverait le secret-défense sur tout document que demandera la justice, reviendra sur sa première déclaration pour dire qu'il s'en tient au communiqué 44 du groupe islamique armé, lequel avait revendiqué l'assassinat des sept moines.
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