Algérie

«C'est cela, les réformes promises'»



Les résultats des législatives du 10 mai continuent d'élargir la liste des mécontents parmi les formations politiques ayant été dans la course. Hier, ce fut au tour du président de Ahd 54, Faouzi Rebaine, de faire état de fraude massive et organisée et de man'uvres déloyales avec pour seul objectif le maintien du système en place, du statut quo, à travers le retour en force du parti du FLN. «C'est cela, les réformes promises, celles qui nous feront revenir à la case de départ '», s'interroge le président du parti qui a obtenu 3 sièges à l'issue de ce scrutin, lors d'une conférence de presse animée au siège national du parti à Alger. Et de s'interroger : «On nous parle d'un vote-refuge des Algériens comme si ces derniers pouvaient craindre quoi que ce soit ! Ils ne craignent ni l'intervention de l'Otan, ni le printemps arabe' !». Et de citer quelques cas de fraude relevés par son parti le jour J : «Nous avons eu des informations sur des militaires ayant voté à la place de leurs collègues ou encore de PV de vote préalablement remplis», assure le conférencier, qui regrette la présence de «résidus» de moudjahidine parmi les candidats élus, de même que des enfants de haut placés. «Le citoyen n'est pas content de ces résultats, il a perdu confiance en ses dirigeants et il appartient à ces derniers d'assumer les conséquences de ces man'uvres de laboratoire. Si les Algériens ne peuvent plus créer le changement par la voie pacifique, que leur restera-t-il alors '», s'interroge Rebaïne, avant d'accuser le président de la République d'avoir violé la Constitution lors de son dernier discours prononcé à Sétif, le 8 mai : «Lorsque Bouteflika parle clairement de son appartenance politique ne viole-t-il pas la Constitution qui stipule que le chef de l'Etat est le Président de tous les Algériens '». Interrogé sur une éventuelle alliance avec les partis ayant dénoncé ce scrutin, il rétorquera en ces termes : « Il n'y a plus de partis de l'opposition. Il n'y a pas longtemps, ils étaient des ministres et des ambassadeurs et faisaient office de comité de soutien à Bouteflika, aujourd'hui ils se découvrent une âme d'opposants!», ironise-t-il avant de dénoncer l'absence de volonté politique chez le pouvoir pour créer «des conditions d'ouverture» de la vie politique. «C'est aux Algériens de trancher. Après ces élections, il faut s'attendre à ce que les manifestations, les grèves et les contestations se multiplient, à ce moment-là il faudra régler les problèmes des citoyens !».
M. C.




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