Le procès en appel de Abdelghani Hamel s'est finalement ouvert hier mercredi à la cour d'Alger. Il a été marqué par des déclarations fracassantes du principal accusé à l'encontre de l'ancien patron de la gendarmerie, le général Beleksir.«Mes déboires sont dus à Beleksir», a affirmé, hier mercredi, l'ancien patron de la DGSN, lors de son audition. «Il a tout entrepris pour me créer des problèmes car il sentait que j'avais fait échouer son plan. Il voulait absolument faire partie de la famille de Abdelaziz Bouteflika, et projetait, pour ce faire, de marier son fils à la fille du frère du Président.
La présidence a demandé à ce moment l'ouverture d'une enquête au sujet du prétendant par les services de sécurité. Lorsque Beleksir a appris cette nouvelle, il a eu très peur de ce que pourraient découvrir les enquêteurs dans les dossiers le concernant, il s'est donc rendu chez Gaïd Salah pour lui demander de l'aide et c'est à partir de là qu' il a tissé des plans pour me détruire et détruire ma famille.»
Hamel est apparu sûr de lui cette fois-ci, décidé à aller jusqu'au bout des révélations qu'il s'était abstenu de livrer durant le procès en première instance. La présence de ses enfants, de son épouse est pour lui un fait très difficile à supporter, a-t-il répété à plusieurs reprises au tribunal de Sidi-M'hamed.
Hier, à la cour d'Alger, sa femme a tenté, elle aussi, de se défendre comme elle le pouvait en tentant d'apitoyer le juge. «Notre famille a trop souffert, dit-elle, mon mari et mes enfants ont été jetés en prison sans qu'aucune preuve ait été apportée. Notre famille a été détruite, ils ont voulu la déshonorer et me porter atteinte à travers des sobriquets. Nous n'avons rien fait, nous sommes, au contraire, des victimes.»
Tous les membres de la famille Hamel qui ont été auditionnés hier ont fait part de leur étonnement de s'être retrouvés confrontés à des problèmes d'une telle ampleur. Chafik Hamel a, lui, tenté de justifier son obtention d'un logement à Bab Ezzouar, affirmant qu'il ignorait qu'il était de type social. «Je ne savais pas, j'ignorais», bafouillait ce dernier face au juge qui lui rappelait que ce type d'habitation était réservé aux personnes qui sont dans l'incapacité de procéder à l'achat d'une habitation. Chafik Hamel et ses deux frères et leur s'ur Chahinez sont accusés d'avoir bénéficié illégalement de plusieurs biens immobiliers et de terrains répartis à travers plusieurs wilayas. Les quatre enfants de l'ancien patron de la DGSN ont été condamnés à des peines allant de trois à dix ans en première instance, alors que leur père, Abdelghani Hamel, a écopé d'une peine de quinze années de prison.
Le procès en appel s'est ouvert en dépit de l'insistance des avocats qui avaient tenté d'obtenir un report à septembre prochain en raison de la situation sanitaire qui prévaut dans le pays.
Les avocats ont rappelé que des juges et procureurs ont été atteints par le virus en raison de ces audiences, que certains de leurs confrères qui étaient présents lors du procès de Mahieddine Tahkout ont été contaminés par le coronavirus. Ils ont rendu hommage à Me Ali Dahlouk, représentant du Trésor public, décédé vendredi après sa contamination par le Covid. Le juge avait accordé un report de quarante-huit heures.
A. C.
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Posté Le : 30/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abla Chérif
Source : www.lesoirdalgerie.com