Algérie

«C'est aux Algériens et à eux seuls de décider»



Interpellé par la sénatrice et ex-ministre socialiste, Laurence Rossignol, du parti socialiste sur ce qu'elle a qualifié de «répression de manifestants» en Algérie, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a affirmé que «c'est aux Algériens, et à eux seuls, de fixer les modalités de ce destin, dans le respect des libertés publiques, dans le respect de la liberté d'expression, dans le respect de la liberté de la presse, auxquelles la France est attachée partout dans le monde». La sénatrice qui faisait certainement référence aux marches des derniers vendredis qui n'avaient pas fait l'objet d'une déclaration, créditait la thèse de la «répression», oubliant qu'au 1er mai dernier, une manifestation avait été durement réprimée par la police française. Celle-ci a fait usage de gaz lacrymogène et de canaux à eau. Quelques jours plus tard, le ministre français de l'Intérieur avait interdit une manifestation de soutien au peuple palestinien qui s'était terminée par des affrontements avec les forces de l'ordre et s'est soldée par plusieurs interpellations, dont certaines ont conduit à des présentations devant la justice. Cette sénatrice qui aurait dû interpeller prioritairement son ministre de l'Intérieur sur la répression des manifestations en France même, entendait à travers sa question dirigée à Jean-Yves Le Drian, relayer un discours anti-Algérie qui a cours en France, notamment après le lancement de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin prochain. Le Drian dit prendre acte du fait que «les autorités algériennes ont exprimé l'ambition de réformer l'Algérie en profondeur, dans un esprit de dialogue et d'ouverture qui correspond aux attentes qui ont été exprimées dans le Hirak, de manière pacifique et avec dignité, par les Algériens». C'est exactement ce qui arrive sur le terrain en Algérie. La sénatrice fait visiblement mine d'oublier les milliers de candidats issus du Hirak et qui croient à une solution par la voie des urnes. Dans sa réponse, le ministre français exprime le souhait du gouvernement auquel il appartient de voir «la réussite des réformes au bénéfice de l'Algérie et des Algériens». C'est un signal clair d'une volonté de ne pas s'ingérer dans le processus initié par la présidence de la République et dont l'aboutissement est conditionné par la réussite des élections législatives qui seront suivies par les locales.Comme n'importe quel autre pays démocratique, dont la France, tout processus électoral doit être protégé. Les autorités du pays ne font rien d'autre que de permettre aux citoyens de prendre leur décision en toute conscience et loin d'une pression exercée par des officines politiciennes qui tiennent leur ordre de l'étranger et dont l'objectif assumé est de faire échouer le prochain rendez-vous politique majeur de l'Algérie.
Au mieux, Laurence Rossignol ne recoupe pas ses informations en les confrontant à la réalité du terrain en Algérie, au pire, elle sait très bien ce qu'elle fait et donc elle a choisi son camp. Et forcer l'exécutif français à s'exprimer sur une situation à laquelle il est totalement étranger, relève de la manigance politicienne, indigne d'une sénatrice et de surcroît ancien ministre.


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