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C'est aussi un moyen de survie



C'est aussi un moyen de survie
Réalité - Le véhicule est devenu un outil incontournable et une source de revenu pour une large partie de citoyens qui sont contraints de travailler dans le transport clandestin.
Ce moyen de transport offre également la possibilité d'exercer une activité «libérale» sans avoir à subir la pression de responsables hiérarchiques ou de patrons. Le «fraudeur», comme on l'appelle communément, exerce son «métier» en toute tranquillité et est maître de son choix. «Dieu merci, j'ai beaucoup souffert pour acheter cette voiture et maintenant je travaille quand je veux et je me repose lorsque j'en ressens le besoin.
Et je suis toujours bien dans ma tête, personne n'a le droit de me dicter quoi que ce soit. Je me sens patron !», se félicite Samir, la quarantaine. Notre interlocuteur affirme avoir passé de longues années de travail dans des chantiers de construction dans des conditions pénibles et sans sécurité sociale.
«A l'époque, j'éprouvais d'énormes difficultés à joindre les deux bouts et j'étais toujours endetté. Le salaire que je touchais ne suffisait même pas à couvrir les besoins de mes deux petits enfants. Aujourd'hui, je mène une vie décente et je suis même parvenu à acheter un logement», ajoute-t-il. Le phénomène n'épargne aucune région, ni localité du pays, où l'achat d'un véhicule surclasse toute autre ambition. Les jeunes sans niveau d'instruction sont les plus touchés par ce phénomène.
Dès qu'ils quittent l'école à un âge très jeune, ils commencent à travailler et se mettent à épargner de l'argent pour acheter une voiture. Hakim, Yazid et Rabah en sont un exemple édifiant. Ces trois jeunes originaires de Draâ Ben Khedda sont aujourd'hui des fraudeurs. A toute heure, on les trouve à proximité de l'ancienne gare routière de Tizi Ouzou, proposant leurs services de «taxis». Ils sont toujours prêts à se déplacer dans n'importe quelle destination. «Nous avons longtemps souffert avant d'acheter ces voitures.
Ensemble, nous avons quitté l'école à l'âge de quatorze ans car nous n'avions pas les moyens de poursuivre notre scolarité. Nous avons alors travaillé dans des restaurants et des cafés à Boumerdès, Alger et même à Boussaâda. Nous avons subi toutes les humiliations du monde de la part des patrons, mais nous avons patienté», se rappellent ces jeunes âgés aujourd'hui de 23 ans.
Leur patience a fini par porter ses fruits. Et ils ont fini par atteindre leur objectif, à savoir acheter des voitures et en finir définitivement avec la pression des employeurs. «Dieu merci, nous sommes libres et nous travaillons à notre guise. Il est vrai que nous jouons souvent au chat et à la souris avec la police, mais le fait de travailler pour son compte est la meilleure des choses. Nous gagnons décemment notre vie», se félicitent nos interlocuteurs.
A l'instar du reste du pays, dans les différentes régions de Kabylie le nombre de transporteurs clandestins augmente de jour en jour. Une affaire qui arrange aussi bien les fraudeurs que les autres citoyens qui trouvent ainsi un moyen d'échapper à la galère des transports en commun.


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