Algérie

Bush fait ses adieux à l’Europe


Bush met à profit le sommet UE - États-Unis de Slovénie, qui s’est tenu hier, pour faire ses adieux aux Européens.
C’est sans panache que le président américain rend visite à des alliés avec lesquels il s'est réconcilié depuis la crise irakienne, mais qui attendent son successeur à la Maison-Blanche. Il n’y aura même pas ces violentes manifestations que suscitaient ses voyages dans les capitales de la vieille Europe ! Pour ses les anti-Bush, le locataire de la Maison-Blanche est sur le pas de la sortie.
C'est un président américain en fin de mandat qui ne suscite plus que de l'indifférence. De Rome à Londres en passant par Berlin et Paris, il sera accueilli de façon protocolaire, quant bien même essayera-t-il de pousser ses interlocuteurs sur un vaste éventail de dossiers, y compris l'Iran, l'Afghanistan, le cours du pétrole et la crise alimentaire. Bush a fait son deuil : il n'y aura pas d'annonces spectaculaires à attendre, a prévenu son conseiller à la sécurité nationale, Steve Hadley. Après le sommet, Bush est en Allemagne aujourd’hui pour la commémoration du plan Marshall et du pont aérien sur Berlin il y a 60 ans. Des escales à Rome auprès de Silvio Berlusconi, au Vatican pour une quatrième rencontre avec le pape Benoît XVI, déjà reçu à la Maison-Blanche en avril, à Paris où il dînera vendredi avec Nicolas Sarkozy avant la présidence française de l'UE, à Londres chez Gordon Brown et enfin en Irlande du Nord montrent que Bush n'est plus le voyageur pressé qui ne prenait jamais le temps de visiter quoi que soit. À huit mois de la fin de son mandat, le président américain a du mal à exister même chez lui. Il est de plus en plus  ignoré par le Congrès, au point d'avoir sorti neuf fois son veto depuis 2007, contre une seule fois au cours des six années précédentes.
Il se trouve marginalisé par une campagne électorale où même le candidat républicain le maintient à distance. “S'il le souhaite, je suis prêt à… ne pas le soutenir”, plaisantait Bush récemment devant John McCain. Fin avril, Gallup lui a attribué la plus faible cote de popularité depuis 70 ans que son baromètre existe : 28% d'opinions favorables. Dans un sondage mené auprès de 109 historiens américains, 98% considèrent sa présidence comme un échec et 61% comme la pire dans les annales politiques du pays. “Bush n'est pas encore parti, mais il est déjà oublié”, assénait le mois dernier Dana Milbank dans le Washington Post. “Ce que Bush fera de mieux pour les relations transatlantiques sera de quitter son poste”, a renchéri de son côté Jeremy Shapiro, directeur du Centre Europe - États-Unis à la Brookings Institution de Washington. Les Européens, comme le reste du monde, reçoivent Bush, mais ils attendent Obama ou McCain. Et, l'Obamania bât son plein en Europe. 
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