Bush exerce sa tutelle sur l’Irak

Des objectifs fixés aux Irakiens Le nouveau plan Bush pour l’Irak inclura des objectifs de référence que le gouvernement irakien devra remplir en matière de lutte contre les violences intercommunautaires (un euphémisme utilisé pour éviter de parler de guerre civile) et de stabilisation du pays, rapporte le New York Times. Selon le journal, qui cite sans les nommer de hauts responsables de l’administration américaine, G.W. Bush demandera notamment à Baghdad d’intégrer davantage de représentants de la minorité sunnite dans le processus politique national, et de concrétiser un projet de loi sur la répartition des recettes pétrolières entre régions et communautés. La nouvelle stratégie Bush pour l’Irak, initialement prévue pour la fin de l’année 2006, devrait être annoncée dans les prochains jours. Parmi les critères que le nouveau plan devrait également fixer aux autorités irakiennes figure un projet visant à adoucir la politique gouvernementale vis-à-vis des anciens membres du parti Baas, ajoute le New York Times. Ce qui équivaut, de facto, à une défaite face à la formation du raïs assassiné le jour de l’Aïd El-Adha. Les responsables cités ont tenu à souligner que le calendrier assigné aux autorités irakiennes sera réaliste, mais ils n’ont pas dit ce qu’il adviendra si les objectifs ne sont pas atteints. «Il ne s’agit pas d’un engagement à 100% ouvert. Nous sommes en train de fixer au gouvernement irakien des conditions et des exigences spécifiques», a expliqué un responsable de l’administration cité par le journal. La Maison-Blanche a refusé de commenter l’article, se contentant de renvoyer à la prochaine intervention du président Bush sur l’Irak. Une femme pour brider Bush? La présidente démocrate de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a averti dimanche le président George W. Bush que tout déploiement de troupes supplémentaires en Irak ferait l’objet d’un examen à la loupe, laissant entendre que le Congrès, désormais contrôlé par les démocrates, pourrait refuser les fonds nécessaires. M. Bush pourrait envoyer jusqu’à 20.000 hommes supplémentaires en Irak. Mme Pelosi a souligné que son parti ne couperait pas les fonds destinés aux soldats déjà déployés en Irak, mais que toute demande de financement pour l’envoi de troupes supplémentaires fera l’objet d’un «examen minutieux». «Il n’y a pas de carte blanche, de chèque en blanc pour qu’il fasse tout ce qu’il souhaite», a-t-elle averti.