Algérie

Burns plaide pour la « seconde chance » Egypte



L'Egypte de la « seconde révolution » et la communauté internationale attendaient, hier, fébrilement l'annonce de la composition de son prochain gouvernement au lendemain de manifestations entre les deux camps de Tahrir et de la mosquée Rabaa al-Adawiya, dans le faubourg de Nasr City. La messe est dite. « Personne ne sera exclu du dialogue de réconciliation nationale et du processus démocratique », a insisté le Premier ministre intérimaire Beblawi, qui n'a pas exclu d'intégrer des Frères musulmans dans son équipe. Pour l'ambassadrice d'Egypte auprès de l'ONU à Genève, Wafa Bassim, « le processus de transition ne devrait pas durer plus de 8 ou 9 mois ». On sait, dans les conditions des tractations effectuées au cours des derniers jours, que des portefeuilles ont été distribués. Un ancien ambassadeur à Washington, Nabil Fahmi, sera le prochain ministre des Affaires étrangères. Mais, la marche est encore longue dans l'Egypte des tensions et des divisions. De nouveaux affrontements entre l'Egypte de la place Tahrir et l'Egypte de la mosquée Rabaa al-Adawiya ont fait, dans la nuit du mardi, 7 morts et 261 blessés, a confirmé un haut responsable du ministère de la Santé, Dr Khaled Al-Khatib, cité par l'agence Mena. Plus de 400 personnes ont été interpellées. La fracture au lourd bilan (une centaine de morts depuis le renversement de Morsi) génère une violence préjudiciable au processus de refondation démocratique et source d'inquiétude pour la communauté internationale. Au moment même où le Premier ministre s'attelle à la mise en place du gouvernement transitoire consensuel, la visite du secrétaire d'Etat adjoint, Bill Burns, la première d'un haut responsable US depuis la destitution de Morsi, s'interprète comme une volonté de renforcer un processus assimilé à une « seconde chance de créer un Etat démocratique ». La page Morsi est tournée. Boudé par le mouvement Tamaroud, le secrétaire d'Etat adjoint a appelé, au cours de ses entretiens avec les principaux responsables intérimaires, à l'apaisement et au dialogue entre toutes les parties érigées en priorité des priorités. « Un tel dialogue permettrait de ramener le calme », a-t-il déclaré. Si le syndrome est jusque-là écarté, l'Egypte est, selon le secrétaire général de l'ONU, en visite à Paris, « à un tournant critique ». Tout en se disant « inquiet » des arrestations dans les rangs des Frères musulmans, notamment les dirigeants visés par les mesures de gel d'avoirs, Ban Ki-moon a mis l'accent sur le fait qu'« il ne saurait y avoir de place pour la vengeance ou l'exclusion d'un parti ou d'une communauté importante ». Des procédures judiciaires ont en outre été ouvertes contre plusieurs hauts responsables des Frères musulmans, dont le guide suprême, Mohamed Badie. Mais toutes les assurances sur le sort de Morsi « en lieu sûr » et « traité dignement », dans l'attente de son procès, ont été données par les autorités égyptiennes décidées de faire le grand ménage en Egypte où les manifestations des partisans et des adversaires de Morsi plombent la capitale de toutes les incertitudes et des dérives sanglantes. Mais aussi au Sinaï, où les attaques se sont multipliées depuis l'éviction de Morsi, lourdement investie par l'armée qui se prépare à l'assaut pour éviter que les « choses mènent à un stade affectant notre sécurité nationale », selon un haut responsable militaire. Deux bataillons d'infanterie supplémentaires ont été déployés à El Arrich et à Charm Cheïkh. La batAille des frontières est résolument lancée.


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