Cela faisait belle lurette que l'envie d'aborder le sujet de l'administration publique trottait dans le ciboulot. En présidant à la cérémonie d'ouverture de l'année scolaire, du côté de l'Ecole nationale d'administration, notre ministre de l'Intérieur nous en donne l'occasion. Sa gestion requiert, comme de bien entendu, modernisation, défis à relever et nouvelles dynamiques à mettre en place. C'est le v?u de tout un chacun. Mais hélas, tout ça et tutti quanti de réformes et procédures de facilitation administrative, semblent vouer un «mouh bagra» dans la bouche du citoyen lambda. Et si Kafka venait à ressusciter, il reverrait sa copie sur la complexité de la bureaucratie en notre pays. Une complexité qui aime à se cacher sous des habits de niaiserie, d'hypocrisie et de jeu de dupes. Du haut de son mépris, cette complexité flotte, avec suffisance et autosatisfaction, sur tout ce qui touche le service public. Le mot même de service est devenu péjoratif ! Des monstres corrompus aux quémandeurs incessants, tout est bon pour obtenir cadeaux, avantages, ristournes et prestations indues. Ça leurre, ment, trompe, triche et détourne sur les bas-côtés crasseux de cette gangrène. Il en est même qui s'en délectent au détriment de notre environnement socioéconomique. Pourtant, l'administration, sa discipline, son efficacité, c'est fait pour faire avancer le pays, et notamment ses services missionnés pour. Mais malheureusement, tout un panier à crabes poignarde la chose par des passe-droits, de la «maârifa» et l'entre-soi de petits malfrats. Comment en est-on arrivé là ' Dans une immense mansuétude, on a souvent fermé les yeux sur des malversations, des promotions en flèche et les incompétences qui vont avec. Sous l'affreux prétexte de «tout un chacun mérite un avenir meilleur», on a occulté des convictions, des modèles de vertu citoyenne. Résultat des courses, des collectivités locales, tout aussi bancales que des maires mal élus, des responsables à formule creuse et la bassesse des arrivistes s'estimant au-dessus des lois. Permis de construire, de conduire et autres sésames du même acabit, c'est une bonne blague pour eux. La vertu, si elle existe encore, et la transgression à la réglementation administrative, se jouent comme pour des footeux qui driblent, feintent et amortissent sur le terrain. Ils veulent tous gagner en marquant des buts. C'est légitime, même pour des canards boiteux. Sauf qu'il y a des règles à respecter, des limites à ne pas dépasser, et n'est vainqueur que celui qui le mérite, au regard de la condition physique, tactique et même intellectuelle. Or, que voit-on ' Un jeu du même tonneau, où tout un monde d'escrocs se recrée, entre torchons et serviettes, des statuts d'hommes d'affaires se targuant de bras longs. Par extension, ports, aéroports et postes-frontières n'en finissent plus, d'alimenter la rubrique des trafics en tous genres et des transferts illégaux en devises. Hé oui, l'argent coule à flots chez ces zigotos. Et les pouvoirs publics, entre justice, police, douanes ou gendarmerie, auront beau veiller au grain, il est loin le chemin de l'honnêteté. Au bout du compte, ça n'est pas normal, au moment où tout un pays s'échine à redonner espoir aux porteurs de projet, aux économies rentables et à l'incarnation même du renouveau socioéconomique. Le ministre de l'Intérieur, en abordant le sujet de l'administration à libérer de ses carcans bureaucratiques, n'en pense pas moins. Reste qu'au-delà de nos coups de gueule, de nos griefs, une vérole est à éradiquer des esprits pervers ?
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Posté Le : 21/10/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M N
Source : www.letempsdz.com