Bureaucratie, encore et toujours...

Entrave ? Il faut dire qu'elle en fait voir des vertes et des pas mûres à nombre d'investisseurs.Même s'il n'existe pas de chiffres exacts sur le nombre de projets bloqués par le fait de la bureaucratie, on peut compter sur le savoir-faire de notre administration en la matière, pour deviner qu'ils sont des centaines de malheureux qui attendent ou qui ont tout bonnement abandonné leur projet pour se tourner vers d'autres créneaux moins contraignants et sans rapport avec l'administration, ou carrément décidé d'aller tenter leur chance sous d'autres cieux en s'exilant.Il faut dire qu'elle en fait voir des vertes et des pas mûres à nombre d'investisseurs. Cette administration, régie par des réflexes d'un autre âge, envoie «se balader» les promoteurs de bureau en bureau, pour reprendre un terme très utilisé par les jeunes. Elle participe, sans se rendre compte, du moins indirectement, à l'hémorragie qui affecte l'économie et partant, l'emploi dans ce pays qui est aussi le sien.Aussi, et sous prétexte qu'il y aurait un certain nombre de fraudeurs, «on met tout le monde dans le même sac». Voilà le réflexe pavlovien qui caractérise notre administration. Et la parade qu'elle met en place pour y faire face, est la même : des documents, encore plus de documents et des rendez-vous, encore plus de rendez-vous. Un leitmotiv ancré dans sa culture. Un cercle vicieux qui n'en finit pas et qui, à l'usure, aura raison de la patience de dizaines de jeunes épuisés qui n'auront d'autre choix que d'abandonner leur projet. «On a l'impression que les agents qui nous accueillent dans certains établissements, ne sont pas conscients qu'il y a toute une vie en dehors de leurs petits bureaux. Qu'il y a des gens qui n'ont pas, en fin de mois, une mensualité qui alimente leur compte CCP. Des gens qui courent et qui ne s'arrêtent pas de courir dans tous les sens pour pouvoir faire quelque chose de leur vie. Malheureusement, d'autres personnes profitent de cette peine qu'ils se donnent à courir comme ça dans le but de voir leurs rêves prendre forme. Puisqu'une fois ces projets lancés, ce sont des centaines, voire des milliers d'emplois qui seront créés. Et autant de perdus quand le projet n'aboutit pas. Mais allez expliquer cela à ces bureaucrates», lance Yazid dont le dossier d'investissement traîne depuis plus de 3 ans.Et une fois ces difficultés administratives résolues, c'est à des difficultés techniques que les promoteurs doivent faire face... et là c'est une autre histoire...