Algérie

Bureaucratie, corruption et «arouchia» Un investissement touristique en souffrance



Bureaucratie, corruption et «arouchia»                                    Un investissement touristique en souffrance
Dans l'intention d'épurer le différend qui l'oppose à l'APC de Hassi R'mel, Baali Habirèche a songé, «sur proposition du wali de l'époque qui m'avait reçu en audience spéciale le 16 mars 2005», à transformer le petit motel saharien en un vaste complexe touristique.
Pour cela, il a réalisé une copieuse étude technique qui lui a coûté, affirme-t-il, la bagatelle de 75 millions de centimes. Le projet, qui s'étale sur 47 plans, prévoit un hôtel touristique de 90 chambres assorti d'un village africain et de diverses commodités. Le projet attend toujours la délivrance d'un permis de construire «alors que l'argent est prêt». En désespoir de cause, l'entrepreneur s'est tourné vers le ministère du Tourisme. Là aussi sans résultat, «alors que le ministre du Tourisme que j'avais rencontré au Sitev 2010 avait promis d'étudier mon cas». Outre ce complexe touristique, M. Habirèche a déposé, dès 1990, un dossier pour la réalisation de deux stations-service. Cela fait 20 ans qu'il attend un permis de construire. «Pourtant, j'ai les autorisations du Calpi, de Naftal, des domaines, j'ai tous les documents», insiste M. Habirèche. Dans une requête adressée au wali de Laghouat datée du 30 décembre 2010, il dénonce : «Mon projet est bloqué à cause des entraves bureaucratiques, du régionalisme et de l'incitation à la corruption.»
Côté APC, Khaled Benamar nous dira : «Ici, c'est une zone à risque et on ne délivre pas de permis de construire pour cette zone.» Le président de l'APC s'appuie en l'occurrence sur le décret exécutif n°05-476 du 20 décembre 2005 classant Hassi R'mel «zone à risques majeurs». M. Habirèche objecte en disant : «Mon projet est bien antérieur à ce décret.» Il ajoute que son investissement touristique se situe «à 28 km de Hassi R'mel». Et de marteler : «Pourquoi alors on a autorisé pour certains et pas d'autres '» M. Habirèche attribue ses déboires au poids du régionalisme «parce que je suis Mozabite et que ma femme est Algéroise». Il invoque aussi le fait qu'il ne verse pas de bakchich. «La corruption à Alger est peut-être passive ou discrète. Ici, la corruption se fait au grand jour», fulmine-t-il. «Il ne faut pas se contenter de nommer des officiers à Alger emmitouflés derrière des portes capitonnées pour lutter contre la corruption.
Il ne faut pas dire on va faire. Il faut faire ! Les gens ont peur de parler, il faut leur assurer l'immunité. Des gens comme moi existent par milliers. Moi, des types viennent me voir et me demandent le numéro de mon dossier en me disant 'on te règle l'affaire' pour tant. Ils vont voir ma femme : 'Wech madame, andek swared '' Il ne la connaît même pas, il ne sait pas si elle est flic, journaliste ou sécurité militaire' Partout ça se passe comme ça ! A Ghardaïa, un grand trafiquant a été condamné à 10 ans de prison et un milliard d'amende, il est sorti 15 jours après. Il n'y a pas d'Etat de droit en Algérie !»


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