Algérie

Bulletin de santé du dernier trimestre



Même si objectivement le pays n'est pas en grande forme et que ses responsables vont souvent se soigner à l'étranger, on sait que les soldats du régime n'aiment pas parler de la santé du Président, sujet tabou, alimenté par les complotistes et les «forces du mal» tels que désignés dans un discours récemment (écrit) lu au nom du même Président. Mais tout en restant neutre, patriotique et conscient des enjeux, il faut bien reconnaître que l'actualité présidentielle en est réduite aujourd'hui à un bulletin de santé.On ne peut pas remonter le temps ni expliquer qu'il fallait changer de système avant les dégâts et planter des bananiers avant de se plaindre du coût de la banane, mais il aurait pu partir au bout de deux mandats avec les honneurs, après avoir réconcilié les difficiles habitants du pays, payé la dette extérieure et investi dans le développement social et les infrastructures tout en respectant le principe de la limitation des mandats initié par son prédécesseur que tout le monde aujourd'hui admire et respecte simplement du fait qu'il ne s'est pas accroché au pouvoir jusqu'à sa mort, fait assez rare en Algérie pour être apprécié. Ainsi, il serait sorti par la grande porte, aurait eu sa statue, son diplôme de grand dirigeant africain évalué par ses pairs et serait resté dans les mémoires comme un dirigeant qui n'avait à c?ur que l'intérêt de la nation.
Aujourd'hui qu'il en est à s'adresser à la communauté internationale par le biais de médecins et à la population censée l'avoir élu par des discours censés être écrits de sa main, on peut faire un bilan : quand il était debout, Ould Abbès n'était pas encore moudjahid. Quand il s'est retrouvé assis sur une chaise roulante, Ould Abbès avait assuré qu'il allait bientôt marcher. Maintenant qu'il est alité et Ould Abbès emmené de force dans une maison de retraite, on sait qu'il ne va ni marcher ni aller mieux. Finalement, les deux ont menti sur l'état de santé du premier, les deux sont malades et rendent malade tout un pays.


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