Le budget préliminaire de la wilaya de Constantine pour l'année 2021 a été lourdement impacté par la pandémie du coronavirus, ce qui a poussé les autorités locales à réfléchir sérieusement sur une rationalisation des dépenses.Une proposition qui a été largement débattue et adoptée, lors de la session de l'APW tenue mardi au siège de la wilaya à la cité Daksi Abdesselem.
Selon le rapport de la commission des finances de l'assemblée, présenté par son président Samir Bensaâd, les prévisions du budget étaient à 2,4 milliards de dinars. Mais, vu la crise qu'a vécu le pays, le budget a diminué de 500 milliards de centimes. «Les prévisions se faisaient à un moment donné au hasard. Donc, cette rationalisation des dépenses est due à la nouvelle méthode de travail adoptée par le directeur de l'administration locale (DAL). Les prévisions sont plus étudiées en se basant sur ce qui a été réalisé durant les années précédentes.
En quelque sorte, nous sommes en train de maîtriser les dépenses», a déclaré à El Watan Samir Bensaâd. Et de rassurer que tout a été fait pour garder l'aspect social dans les aides et les projets.
Mais la question qui se pose est la suivante : cette baisse observée dans le budget est-elle uniquement liée aux conséquences de la pandémie ' Car il est nécessaire de souligner que lors de l'exposé, plusieurs failles de gestion causant d'importantes pertes pour la wilaya ont été soulevées par les élus. Parmi ces failles, notons la baisse de recouvrement des impôts et la non-revalorisation du patrimoine de wilaya.
D'après les affirmations du président de la commission, le patrimoine n'était pas exploité selon les besoins de la région. Pourtant, le seuil des recettes du patrimoine de wilaya, estimé à 50 millions de dinars, était stable pendant des années et n'a pas avancé d'un iota. Plus explicite, Samir Bensaâd indique que durant les quatre derniers mois, 879 nouveaux biens ont été recensés au niveau de 12 communes. Les autorités ont également poursuivi en justice 109 cas et ont eu gain de cause dans 95 affaires. Ils ont, dixit, réglé 34 affaires à l'amiable et 40 biens ont été mis aux enchères. «Nous avons découvert que certains locataires avaient modifié les biens de la wilaya en ajoutant des extensions. Par exemple, l'administration locale avait octroyé un terrain de 16 m2 pour un particulier.
Ce dernier a réalisé une extension jusqu'à 1000 m2, sans qu'il y ait une augmentation du prix du loyer», précise notre interlocuteur. Pour ce qui est du recouvrement des impôts, le rapport était accablant. M. Bensaâd affirme que la commission a découvert 10 000 contribuables ayant des registres de commerce et non déclarés au niveau de l'administration des impôts.
Un grand point d'interrogation s'est imposé lors de la session, non seulement sur la gestion, mais surtout sur l'absence d'un travail de coordination entre les directions de la wilaya. Certains élus ont demandé l'ouverture d'une enquête sur ces chiffres. «Ces contribuables devraient être de facto enregistrés au niveau des impôts.
Cette non-déclaration fait perdre à la wilaya un minimum de 500 millions de dinars. Si nous continuons avec cette gestion, nous allons nous retrouver dans le mur. Pour répondre aux besoins des citoyens, qui sont en augmentation, il nous faut un budget conséquent», conclut Samir Bensaâd.
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Posté Le : 22/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yousra Salem
Source : www.elwatan.com