Algérie

BTPH: Les entrepreneurs crient à la marginalisation



La Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) n'est pas tout à fait satisfaite des résultats de la dernière tripartie.

Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTPH) a été complètement ignoré par les pouvoirs publics, lors des travaux de la tripartite du 29 septembre dernier et qui a été couronné toutefois par la revalorisation du SNMG à hauteur de 18 000 DA. C'est ce qu'affirment les responsables de l'organisation patronale à l'occasion d'une conférence de presse organisée hier à la maison de la presse Tahar Djaout à Alger.

Le comité de direction de la CGEA estime, qu'en ce qui concerne l'évaluation du rapport lié au secteur du BTPH, le document présenté à la tripartite n'a pas impliqué l'ensemble des partenaires afin de permettre «une écoute groupée». Sa rédaction, ajoute-t-on, s'est réduite à la seule position exprimée par le département concerné et ce, «en dehors de toute notion des préoccupations des opérateurs économiques du secteur». Le comité de direction de la CGEA estime à plus de 1 600 le nombre d'entreprises du secteur du BTPH qui seraient marginalisées et sont privées d'accès aux marchés publics pour cause d'une «bureaucratie rigide et une mauvaise interprétation du code des marchés publics». Cet état de fait, ajoute le comité composé des présidents des bureaux régionaux de la CGEA, risquerait de mettre au chômage plus de 48 000 ouvriers si on part du constat que chaque entreprise emploie un minimum de 30 ouvriers par chantier.

La vice-présidente de la CGEA, Mme S. Neghza, n'est pas allée de main morte en comparant les maîtres d'ouvrage à l'état d'Israël et les entrepreneurs algériens aux Palestiniens. La dame évoque l'option de recourir à la grève dans le cas où la situation de blocage persiste.

«Il existe 30 000 entreprises en Algérie et si nous voulions sortir dans la rue nous l'aurions fait», a-t-elle martelé. La vice-présidente a qualifié de monstres certains responsables locaux à l'origine du blocage. Plusieurs présidents régionaux et non moins entrepreneurs en BTPH sont intervenus également hier. L'un d'eux a affirmé que 80% du programme quinquennal précédent dans la wilaya d'Oran n'a pas été réalisé à cause des «agissements de l'administration». D'autres, à l'image de Sidi Bel-Abbès, soutiennent qu'ils vivent une situation kafkaïenne à cause d'une décision de la wilaya qui a ordonné, selon eux, l'annulation d'attribution de tous les marchés alors que certains chantiers ont démarré. 9 établissements scolaires, 7 polycliniques ainsi que des bibliothèques universitaires et d'autres équipements publics ont été bloqués par les autorités de cette wilaya malgré l'attribution provisoire des projets en question. Le nombre de projets bloqués est de plus d'une centaine, ajoutent des membres du bureau régional de la CGEA de Sidi Bel-Abbès.

De multiples témoignages d'entrepreneurs en BTPH ont été présentés hier à la conférence de presse sur le cas de «dépassement de l'administration» mais aussi des passe-droits, le non-respect de la loi et de la règlementation, l'attribution des marchés au profit des entreprises étrangères, etc.

Même si les résultats de la tripartite ne sont pas remis en cause par la CGEA, cette dernière soutient que «l'ensemble des entrepreneurs estiment que le secteur du BTPH et de l'industrie souffrent énormément du non-respect des textes et lois en vigueur», en soulignant, dans même cadre, que les problèmes rencontrés ont une relation causale avec les actes et procédures d'attribution des marchés publics et l'élaboration de leurs cahiers des charges. Près d'une vingtaine de revendications mais aussi d'observations qui concernent le secteur du bâtiment et des travaux publics ont été soulevées par le comité de direction de la CGEA qui s'est réuni le 6 octobre dernier pour évaluer les résultats de la dernière tripartite.




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