Algérie


BTPH
C'est un SOS que lance un groupe d'entrepreneurs en bâtiment et travaux publics, qui se disent au bord de l'asphyxie financière, pour n'avoir pas été payés depuis plus de six mois, bien qu'ayant réalisé les travaux pour lesquels ils ont été engagés.Ces entrepreneurs affirment détenir des créances auprès d'entreprises étatiques et d'autres organismes relevant de ministères, tels que GESITP (ex-Geni-Sider, ONA, etc.). Des créances qu'ils n'arrivent pas à recouvrer depuis de longs mois, en dépit de leurs démarches répétées auprès des services concernés.Ayant été engagé par l'Office national de l'assainissement (ONA) pour la réalisation de structures de génie civil, dans le cadre d'un projet de station d'épuration des eaux usées à Béni Mered, l'un des entrepreneurs venus hier à la rédaction de Liberté, Aït Iftene Nabil, en sa qualité de propriétaire de l'entreprise EPTH Aït Iftene Nabil, affirme tout de go : "Cela fait six mois qu'on n'a pas été payés, en dépit des promesses des maîtres d'ouvrage qui nous renvoient d'une semaine à une autre. Et ce, dit-il encore, malgré le fait que nous sommes signataires d'un contrat comportant un ensemble de clauses, bien définies, dont un article qui dit qu'après 30 jours au maximum, on est payés." visiblement inquiet par le non-paiement de ses dus, il poursuivra : "Malgré notre bonne foi et notre volonté d'avancer les travaux pour terminer le projet dans les délais, sans oublier que nous sommes liés par les dispositifs d'emploi, notamment l'Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes), et la Cnac (Caisse nationale d'assurance chômage), la situation reste bloquée. Vous imaginez alors dans quel embarras on se trouve." Résultat : "Nous sommes endettés de partout et carrément menacés par les fournisseurs, et nous sommes exposés quotidiennement aux harcèlements", dira le jeune entrepreneur qui précise détenir des créances, de près de 11 millions de dinars auprès de l'office susmentionné. Il est rejoint par Andjichaïri Ahmed, qui détient, quant à lui, des créances de 16 millions de dinars en tant que gérant de l'entreprise ATB-TCE. Et pourtant, son entreprise n'a bénéficié à ce se jour d'aucune avance pouvant lui permettre de lancer les travaux. Et un autre entrepreneur, qui emploie 25 travailleurs, d'enchaîner : "Cela fait six mois qu'on n'a pas travaillé, on se retrouve surendettés. Hormis l'Ansej, il y a aussi les banques qui nous harcèlent pour le paiement de prêts qu'on a contractés auprès d'elles. Sans parler des charges fiscales." Pourtant, dit-il, "le Premier ministre qui a évoqué cette question, s'est engagé à supprimer les pénalités, mais quand nous nous sommes rapprochés des services des impôts et de la Cnas, ils nous ont affirmé n'avoir reçu aucune notre officielle pour pouvoir appliquer cette mesure". Ballotés entre le ministère de l'Habitat et celui des Finances qui se rejettent la responsabilité, les entrepreneurs se trouvent dans cette situation qui dure et qui n'est pas sans engendrer de fâcheuses incidences pour leurs entreprises, dont la perte de centaines d'emplois. Car, faute d'être payés et ne pouvant eux-mêmes payer les salaires de leurs employés, ces entreprises sont à l'arrêt et leurs travailleurs au chômage.Ces cas sont légion et on en compte dans plusieurs wilayas dont Béjaïa, Tizi Ouzou, Sétif, Bouira et Oran. Soit des centaines d'entrepreneurs qui lancent un appel aux donneurs d'ordre, leur demandant de débloquer la situation. Et de lancer leur ultime message aux autorités, pour réagir dans les plus brefs délais car, à les entendre, les entrepreneurs de tout le territoire national seraient prêts à marcher sur Alger, après les manifestations organisées à Tizi Ouzou et à Béjaïa. "Mais nous leur avons parlé en les assurant que nous allions lancer le message aux autorités compétentes pour régler notre situation", a, toutefois, assuré un entrepreneur, qui s'étonne d'ailleurs, que "d'autres projets moins vitaux que les logements et les stations d'épuration n'ont pas connu de retard dans la livraison, à l'instar du chantier de la Grande mosquée d'Alger qui a coûté des milliards !"Amar R.


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