Algérie

BRUXELLES LORGNE LA CAGNOTTE D'ALGER



De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
L'Europe, avec sa variante hybride qui ne ressemble plus à rien et connue sous l'intitulé Union européenne, désargentée, aux déficits budgétaires, énormes, faisant face à des situations inextricables. Dettes grecque, espagnole, portugaise, italienne, irlandaise, que seule l'Allemagne porte à bout d'euros, n'en peut plus.
Berlin a déjà sonné le tocsin du grand rappel à l'ordre, de la rigueur et du vivre modeste. Plus question pour l'Allemagne de financer quoi que ce soit sur des emprunts publics ou de débourser un euro qui ne soit pas rentable, calculé et portant en lui sa propre valeur ajoutée. Autant considérer que c'est l'ensemble du sud de l'Europe qui est condamné à une longue traversée du désert. Habitués au farniente, aux négligences comptables, au compte sur autrui, les Européens riverains de la Méditerranée se trouvent sans perspectives, désemparés. Sans l'Allemagne, la zone euro et l'Union européenne sont des coquilles vides, elles n'intéresseront plus ni les Bourses, ni les marchés, ni les investisseurs. Dans ce climat morose, cette projection sombre et ces dispositifs tout en austérité et en lendemains qui déchantent, Bruxelles lorgne du côté de non- Européens, d'ensembles déclassés, roturiers, ne faisant pas partie du club. Parmi ceux-ci, l'Algérie. Pays rentier, assis sur un confortable matelas en devises fortes, sonnantes et trébuchantes, plus trébuchantes que sonnantes, il est vrai, aux besoins immenses et dans tous les domaines et qui, selon les Européens de l'UE, mérite qu'on s'y intéresse de plus près. Les louanges et la félicitation qui ont suivi le 10 mai dernier (législatives Algérie) et la régularité de métronome avec laquelle elles ont été déclamées, trahissent, en définitive, la volonté de Bruxelles de tisser de bonnes et fructueuses relations, à l'avenir, avec l'Algérie. L'Europe, en premier, puis les pays de l'ex-Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) sans doute, aussi, demain la France de Hollande, émettent des signaux allant dans ce sens. C'est un empereur romain, donc européen, qui a considéré que l'argent n'avait pas d'odeur et qu'il fallait le chercher là où il se trouve. Pour Bruxelles, présentement, une belle cagnotte se trouve à Alger. Les Algériens peuvent et doivent trouver leurs comptes dans ce nouveau paysage politique et «d'opportunités d'affaires». Le tout est de savoir négocier et de situer l'intérêt de l'Etat au-dessus de tout. C'est une autre histoire, algéro-algérienne, celle-là.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)