La non-délimitation des frontières maritimes en Méditerranée orientale continue d'être une source de tensions dans cette région, où les enjeux énergétiques sont aussi importants que les positionnements géopolitiques.L'Union européenne compte organiser une "conférence multilatérale sur la Méditerranée orientale", où les tensions entre la Grèce et la Turquie sont montées d'un cran ces dernières semaines, Ankara poursuivant ses recherches d'hydrocarbures dans une zone aux délimitations contestées par Athènes et d'autres membres de l'UE.
"Nous avons déjà testé cette idée de manière informelle avec certains collègues européens et des collègues extérieurs. Avec la Turquie, également", a déclaré à la presse le président du Conseil européen, Charles Michel. "Je ne dirais pas qu'il y a un ?oui' clair, mais il n'y a pas de réaction négative à ce sujet. La réaction a plutôt été : ?Quelles sont les modalités ' Qui peuvent être les participants ' Quels seront les objectifs ''", a-t-il ajouté. Une telle conférence pourrait, selon lui, inclure "tous les pays impliqués dans les différentes discussions sur les frontières maritimes" en Méditerranée. Outre cette question, la rencontre pourrait aussi se pencher sur les problèmes liés à l'énergie, à la sécurité ou aux migrations, a-t-il dit. Les tensions entre Athènes et Ankara sont au plus haut depuis que la Turquie a déployé début août un bateau sismique, escorté de navires de guerre, pour procéder à des explorations au large de l'île grecque de Kastellorizo, à 2 km des côtes turques, dans une zone riche en hydrocarbures. La situation s'est encore aggravée fin août quand les deux pays ont effectué des man?uvres militaires rivales, Ankara avec les Etats-Unis puis la Russie, et Athènes avec la France, Chypre et l'Italie. "Il y a une agressivité (de la Turquie), avec en réalité l'intention de prendre le contrôle de l'ensemble de la zone, et nous assistons en conséquence à une tension croissante.
La situation est très volatile et inquiétante", a déclaré hier, pour sa part, le président chypriote, Nicos Anastasiades. Jeudi soir, dans un nouvel épisode de ce feuilleton politico-diplomatique, la Grèce a démenti des discussions avec Ankara sur une désescalade, après un tweet du secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, affirmant le contraire. Et son Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, a demandé à la Turquie de cesser ses "menaces". Lors d'une conférence de presse à Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a, lui, accusé Athènes de "mentir" et de se dérober à la négociation en niant tout dialogue au sein de l'Otan, dont les deux pays voisins sont membres. Pour rappel, la crise en Méditerranée orientale est déjà au programme d'un sommet européen les 24 et 25 septembre à Bruxelles. L'Union européenne a fait comprendre que des sanctions contre la Turquie pourraient être adoptées, laissant toutefois la porte ouverte au dialogue.
L. M./Agences
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Posté Le : 05/09/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyes MENACER
Source : www.liberte-algerie.com