Algérie

Bruxelles déplore un manque de concertation



L'effet négatif des nouvelles mesures relatives au commerce extérieur sur les opérateurs de l'UE a été amplifié par le manque de prévisibilité et de communication préalable des autorités algériennes, a déploré la Commission européenne.La Commission européenne et le Service européen pour l'action extérieure ont publié, jeudi, un rapport sur l'état des relations UE-Algérie, en vue du 11e Conseil d'association UE-Algérie qui devrait se tenir le 14 mai prochain à Bruxelles. Le rapport fait état des progrès effectués par l'Algérie et l'Union européenne dans les domaines d'intérêt mutuel identifiés par leurs priorités de partenariat depuis leur adoption en mars 2017. En matière le rapport fait état des progrès effectués par l'Algérie et l'Union européenne dans les domaines d'intérêt mutuel identifiés par leurs priorités de partenariat depuis leur adoption en mars 2017.
En matière de développement socioéconomique et commerce, le rapport relève que l'Union européenne (UE) reste le premier partenaire commercial de l'Algérie, bien que les exportations européennes soient en régression depuis 2015, en valeur et par rapport à d'autres partenaires de l'Algérie. La balance commerciale (biens) s'est équilibrée en 2017. L'Algérie a importé de l'UE pour une valeur de 18,8 milliards d'euros (une diminution de 7,8% par rapport à 2016) et a exporté vers l'Europe pour une valeur de 18,6 milliards d'euros (une augmentation de 12,5% par rapport à 2016).
Le document rappelle que depuis 2015, l'Algérie a introduit une série de mesures protectionnistes, invoquant une détérioration de la balance de paiements. Jusqu'à fin décembre 2017, ces mesures consistaient
principalement dans l'introduction de licences d'importation non automatiques pour certains produits tels que les voitures, le ciment et les ronds à béton.
"À partir de 2018, les licences d'importation ne concernent plus que les voitures, mais de nouvelles mesures ont été introduites", relève la Commission européenne, ajoutant que "l'effet négatif de ces mesures sur les opérateurs de l'UE a été amplifié par le manque de prévisibilité et de communication préalable des autorités algériennes". Ces mesures, soutient-elle, "sont contraires aux clauses de l'Accord d'association qui régit, entre autres, les relations commerciales entre l'UE et l'Algérie".
Le rapport révèle que ces mesures ont fait l'objet "d'un échange de correspondance entre la commissaire au commerce et la haute représentante/vice-présidente de la Commission européenne et leurs homologues algériens, le ministre du Commerce et le ministre des Affaires étrangères". Au cours de la période couverte par le rapport, entre mars 2017 et avril 2018, "l'UE a en conséquence intensifié son dialogue avec l'Algérie analysant de manière conjointe l'impact de ces mesures dans le commerce bilatéral et l'environnement des affaires en Algérie et cherchant des solutions conformes aux termes de l'Accord d'association".
Plusieurs réunions entre hauts fonctionnaires concernant les questions d'accès au marché ont également eu lieu. Le rapport indique que la diversification de l'économie et environnement des affaires sont des axes prioritaires de la coopération technique et financière entre l'UE et l'Algérie. Sur ce point la Commission européenne estime que "la création d'un cadre juridique stable et transparent, propice à l'investissement, ainsi que la réduction des subventions, la modernisation du secteur financier, et le développement du potentiel des partenariats public-privé font partie des réformes structurelles nécessaires qui doivent encore être menées". L'investissement étranger doit également être encouragé ; dans ce sens, assouplir la règle 51/49, au moins pour les secteurs non stratégiques, serait bénéfique.
Dans le cadre de leur dialogue politique de haut niveau sur l'énergie, initié en 2015, le rapport indique que "l'Algérie n'a pas donné suite aux activités prévues au deuxième semestre 2017, et notamment le forum d'affaires Algérie-UE sur les énergies renouvelables". "L'UE a sollicité à plusieurs reprises le partenaire algérien et reste en attente de la proposition algérienne pour un nouveau calendrier de mise en ?uvre des initiatives déjà discutées et agréées", lit-on dans le document. L'UE et l'Algérie finalisent l'élaboration du Cadre unique d'appui (CUA) 2018-20 qui devrait être adopté lors du prochain Conseil d'association. La fourchette indicative pour ce CUA est comprise entre 108 et 132 millions d'euros et pourra être adaptée en fonction des développements.
Meziane Rabhi


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