Algérie

Brûlures de l'âme 52eme partie


Résumé : Nazim subit une seconde et délicate opération. Cette fois-ci aussi, le Dr Lyes s'est avéré un as dans son domaine. Des peaux avaient été prélevées sur le corps du jeune homme et adhéraient sans difficulté aux endroits où on les avait implantées. À son réveil, Nazim est un peu sonné, mais Nedjma était à ses côtés. Le Dr lyes les rejoint, et il trouve que la jeune femme avait embelli.La jeune femme sourit : - Tu ne disais pas çà lors de mon admission dans cette clinique.
- Je ne pouvais mentir. D'ailleurs même si j'avais osé, tu ne m'aurais pas cru, puisque je ne connaissais même pas ton visage. Il y avait tellement de sutures dessus qu'on aurait pu facilement lire une carte géographique.
Elle éclate de rire :
- C'est donc ça ! Moi qui croyais qu'un chirurgien tel que vous ne prenait pas en considération tous ces aspects physiques.
- Et comment ! Je suis justement là pour réparer le physique, et remonter le moral.
Il rit :
- Tout comme Nazim, tu as bien répondu à mon scalpel. Je n'en suis que plus heureux.
Il sortit, non sans avoir fait un signe à Nazim qui avait suivi silencieusement toute la conversation.
Une infirmière vint changer le flacon de sérum. Nedjma se tint un moment à l'écart mais remarque une agitation inaccoutumée chez le jeune homme.
Elle revint à son chevet et tente de le rassurer :
- Je sais que la douleur se réveille. Un mauvais moment à passer encore et, dans quelques heures, tu pourras respirer.
Nazim referme les yeux. Il ne savait s'il pouvait ressentir de l'amour pour une femme, mais son c?ur s'était serré lorsque le docteur Lyes faisait des éloges sur la beauté de Nedjma.
Il lui sembla même qu'il courtisait la jeune femme. Cette dernière aurait pourtant pu être sa fille !
Il se rappelle que le médecin était veuf depuis plusieurs années et que lui-même lui avait reproché sa solitude trop lassante et même trop palpable.
Il se surprit à le haïr? Oh ! pas ce terme ! non? pas ce terme. Ce médecin lui a redonné l'espoir de reprendre un jour sa vie normale...
Il se traita d'ingrat et d'imbécile? Nedjma ne ressentait rien pour lui, alors pourquoi se torturait-il ainsi.
- Hé? tu es là '
Il revint sur terre et constate que Nedjma plaçait des fleurs dans un vase à son chevet :
- Je les ai cueillies pour toi. Elles sentent très bon. Ta chambre va embaumer la rose?
Il fait rouler ses yeux pour approuver et se surpris encore une fois à regarder Nedjma.
Pourquoi lui paraissait-elle encore plus belle que lors de leur première rencontre '
Nedjma avait prit un peu de poids et des fossettes s'étaient creusées sur ses deux joues.
Son visage rayonnait et son teint rose renseignait sur sa plénitude intérieure. Enfin, cette femme faisait le deuil de la souffrance? elle semble avoir enterré les mauvais jours à jamais.
Qui était donc à l'origine de sa métamorphose '
Ses idées s'assombrirent. Elle a sûrement un penchant pour le docteur Lyes. À l'instar de toutes ses patientes, Nedjma doit nourrir secrètement un profond sentiment pour lui. Voilà ce qui explique son bonheur !
- Tu veux que je te laisse te reposer Nazim? '
Sa voix cristalline vint caresser ses oreilles. Il tendit la main et serre la sienne.
- Je sais? tu veux me garder auprès de toi. Ne t'inquiète pas, je serais là à ton réveil. Je veux que tu sois plus en forme.
Nous pourrions alors discuter sans interruption? (elle rit). Ma parole, je deviens un véritable moulin ces derniers temps? Je ne cesse pas de parler.
Elle se lève, et dans un geste compatissant, l'embrasse sur le front :
- Repose-toi, je repasserais dans une petite heure.
Deux jours passèrent. Nazim avait repris assez de force pour s'asseoir, se lever et discuter. Certes, les sutures autours de ses lèvres l'empêchaient de parler correctement, mais il préféra sentir la douleur physique que garder plus longtemps cette douleur morale qu'il découvrit brusquement et qui l'encombrait.
Il avait oublié tout ce qu'il avait enduré et tout ce qui l'attendait encore avant de retrouver un vrai visage. Il ne pensait plus à son physique amoindri, ni aux multiples cicatrices qui traçaient encore son corps.
Tout cela lui paraissait insignifiant devant la nouvelle souffrance qu'il commençait à ressentir.
(À suivre)
Y. H.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)