Algérie

Brûlures de l'âme 47eme partie


Résumé : Plus Nassima parlait et plus Nedjma découvrait le monstre qui se cachait derrière cet homme qu'elle avait épousé et qu'elle avait cru connaître. Elle avait du mal à admettre que ce dernier pouvait devenir agressif et battre sa femme et ses enfants. Pourtant c'était la réalité. Le mirage n'avait duré qu'un temps !Je découvrais, comme derrière un brouillard qui commençait à se dissiper, l'image d'un homme que je pensais connaître. Hélas ! Je découvris que je ne connaissais rien de lui? Absolument rien. L'homme que j'avais connu, aimé et épousé n'était pas le même !
J'étais si confuse que je n'arrivais pas à ordonner mes idées.
Je continuais ma ronde à travers ma chambre. Il faut faire quelque chose me dis-je. Il faut triompher de cet homme ignoble. On ne peut pas rester là les bras ballants à regarder le temps passer alors que les choses prenaient de plus en plus d'ampleur.
Qu'allons devenir toutes les deux ' Et qu'allaient devenir les enfants d'un tel père ' Peut-être que cet homme avait une troisième femme? ' Oui? il pouvait facilement contracter un autre mariage sans crainte, étant donné que nos lois l'autorisent à prendre quatre épouses.
- Je dois rentrer?
Nassima me tire de mes méditations.
- Les enfants doivent s'impatienter. Je leur ai dit que je sortais pour une petite course.
Les enfants ! Un mot que berçent dans leur c?ur toutes les mamans ! Ces anges ! Cette bénédiction du créateur ! Pourquoi devrait-on leur faire endurer nos marasmes ' Ils auront aisément le temps de connaître les leurs plus tard.
Je demandais :
- Ils ont quel âge les chers petits '
- Kamelia a huit ans et Badis en a six.
- Vous vous êtes donc mariés depuis plusieurs années...
- Oui... une dizaine d'années.
Je fais un rapide calcule pour remonter le temps, et je conclu que Mustapha était déjà marié alors que j'étais encore en classe de terminale et folle amoureuse de lui.
Quelle imbécile j'étais !
- Tu peux rentrer Nassima? Je... je vais voir ce que je peux faire dans l'immédiat.
Nassima me serre le bras avant de me quitter. Je ressentais son désarroi? Je ressentais sa détresse. Cette femme ne pouvait compter que sur elle-même pour sauver ses enfants.
Je me rassieds sur mon lit, et ma mère vint me rejoindre avec le plateau du petit déjeuner :
- Tu n'as rien avalé depuis hier? tu veux donc faire une syncope '
Je repousse le verre de jus qu'elle me tendait. La syncope, ce n'est pas le jeûne qui la provoquera mais d'autres facteurs.
J'enfile en hâte des vêtements de sortie et pris mon sac sous le regard éberlué de ma mère qui tente de me raisonner. Mais dans une telle situation, la raison elle-même n'avait plus lieu d'être.
Je croisais mon père au seuil de l'entrée. Il me jette un regard curieux avant de brandir son index, signe chez-lui d'une grande contrariété :
- Ce salaud, si je l'attrape je lui tords le cou.
- C'est ce que j'ai l'intention de faire père.
Je sortais hâtivement pour éviter des questions embarrassantes et me mettais à marcher d'un pas rapide. Je sentais tout le poids de ma déception qui, cumulée au poids de mon ventre, me rendait furieuse !
J'étais furieuse de ne pas pouvoir aller plus vite et furieuse d'avoir été prise au piège des sentiments. J'étais une idiote qu'un petit chenapan sans scrupules avait fait rouler dans la farine.
Je m'arrête dans un jardin public, achète un journal avant m'asseoir sous un arbre.
Je n'en pouvais plus. Ma respiration était saccadée et mes forces commençaient à m'abandonner.
Mon Dieu... mon Dieu, ne cessais-je de répéter? Mon Dieu aidez-moi? Aidez-moi à voir plus clair et à prendre la décision la plus logique dans cette affaire.
J'ouvris mon journal et tentais de lire les titres. Bien sûr le c?ur n'y était pas? Mais quelque fois la lecture me permettait d'apaiser mon esprit.
(À suivre)
Y. H.
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