Algérie

Brûlures de l'âme 21eme partie



Brûlures de l'âme 21eme partie
Résumé : Le Dr Lyès rassure Nazim sur son état. Il avait déjà rafistolé et 'réparer' des visages dans un état bien pire. Pour démontrer sa bonne volonté et ses compétences, il ressortit son album photos. Une sorte de relevé de carrière, qui confirmait davantage son génie dans le domaine de la chirurgie esthétique et réparatrice.
Nazim s'assoit à côté du plasticien, et ce dernier ouvrit le premier dossier qu'il avait gardé sur ses genoux. Il prend un album photos et l'ouvrit. Nazim jette un coup d''il à une première photo et sursaute. Un véritable masque de Dracula s'étalait devant ses yeux. Le visage n'avait rien d'humain. L'homme ou la femme (difficile à déterminer) n'avait gardé que quelques lambeaux de chair çà et là. Pour le reste, on voyait des os pointer sous un semblant de muscles qui ressemblaient plus à un camouflage. Le nez était écrasé, les yeux sans paupières, le crâne dégarni et les oreilles arrachées. Le bouche, par contre, était bien là, mais laissait paraître une gencive ensanglantée et des dents écartées ou cassées, anarchiquement plantées.
- Un autre rescapé d'un accident de la route, lance le Dr Lyès. Un cas comme le tien. Bien pire, pourrais-je dire.
- Et vous avez pu le rafistoler.
- Bien plus que ça. Cet homme est reparti avec un visage de Don Juan. Mes infirmières sont toutes tombées amoureuses de lui.
Malgré ses craintes et ses appréhensions, Nazim sentit le fou le rire le gagner. Une situation biscornue se dit-il. Entre les larmes et le rire, mon c'ur balance.
- Vas-y donc, ne te retiens pas. Donne libre cours à tes émotions. Ne refoule rien.
Nazim se met à rire :
- Nous rions des malheurs des autres, et nous oublions les nôtres.
- Quels malheurs ! Jette donc un coup d''il à cette photo.
Il tourne la page et Nazim demeure sans voix. Un homme, encore jeune, souriait de toutes ses dents. Des cheveux noirs, un front haut, des pommettes, un menton incurvé et volontaire et un regard de séducteur. Un véritable acteur du 7e art !
- Cet homme est très beau. Qu'avez-vous pu faire pour lui ' Il ne semble pas avoir eu besoin de vos services.
Cette fois-ci, c'est au tour du médecin de rire.
- Bien sûr que sur cette photo le portrait est bien plus beau que sur la précédente. On a du mal à croire qu'il s'agit de la même personne.
Nazim crut ne pas avoir bien entendu.
- Pardon '
- Jeune homme, je voulais te montrer que ce bel homme que tu vois sur cette photo n'est autre que celui qui t'a fait sursauter au premier coup d''il. Quand il est venu me trouver, il n'avait qu'un amas de chairs écrabouillées en guise de visage.
- Non ! Je rêve ! Vous voulez dire que cet homme est le même que sur la première photo '
- Parfaitement. Et je pourrais même te le présenter un de ces jours. à l'instar de la plupart des patients qui sont passés sous mon bistouri, cet homme se sent tellement redevable à notre clinique qu'il passe très souvent nous voir.
- Redevable, c'est peu dire. Vous avez changé sa vie. Vous lui avez redonné un beau visage et beaucoup d'espoirs.
- Il n'est pas le seul' Regarde.
Le médecin tourne une autre page. Une jeune fille à la chevelure blonde arborait un méchant bec de lièvre qui lui coupait toute la lèvre supérieure et s'étalait jusqu'au milieu des narines
Nazim s'écrie :
- Oh la pauvre ! C'est vraiment dommage ! Cette fille aurait pu être belle. Elle a de beaux yeux et des traits réguliers. Sans cette 'catastrophe', elle passerait pour une très jolie jeune femme.
- Cette fille avait vécu l'enfer.
- Pourtant, elle n'était pas une rescapée d'accident'
- Non. Elle est née avec cette 'malformation' et on ne pouvait rien faire pour elle tant qu'elle n'avait pas terminé sa croissance. Alors tu imagines un peu son calvaire. être obligé de sortir, de se rendre à l'école, de s'exposer aux regards des autres avec cette 'anomalie'. La pauvre a souffert le martyre. Elle est venue me trouver pour me raconter ses malheurs et me supplier de lui 'recoller' ses lèvres et de suturer ses narines. à cette époque, je travaillais dans un hôpital et j'ai dû user de toute ma patience pour lui expliquer que cela ne se faisait pas en un tour de main comme pour une plaie. Elle a enfin compris et s'était résignée à reprendre ses études et à ne revenir me voir qu'à la fin de sa croissance.
- Et ensuite '
(À suivre)
Y. H.


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