La société pétrolière américaine Gulf Keystone Petroleum (GKP) a procédé
à un arbitrage significatif en faveur de ses investissements au Kurdistan, en
se retirant complètement, sans tambour ni trompette, de la concession de Ba
Hamou au Sahara algérien. Le permis exploité en association avec BG Holdings et
Sonatrach n'a, semble-t-il, pas répondu aux attentes de Gulf Keystone. Sur les
six puits que compte la concession, cinq n'auraient pas révélé de potentiel
justifiant une exploitation commerciale du gaz.
GKP, joint-venture entre des
intérêts arabes du Golfe persique et des américains, enregistrée aux Bermudes
et cotée à Londres, est présente en Algérie depuis 2001. D'une superficie de
18.380 km², le permis de Hassi Ba Hamou avait été attribué à GKP en 2005, à
l'issue du sixième appel d'offres international pour l'exploration lancé par le
ministère de l'Energie et des Mines. Compagnie de taille moyenne, ses activités
d'exploration, de développement et de production de pétrole et de gaz sont
reparties entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Gulf Keystone détient
actuellement des droits d'exploration dans huit blocs et deux champs en
production en Algérie.
L'annonce, le 14 juillet dernier,
de la cessation des investissements par GKP sur le périmètre de Hassi Ba Hamou
n'est pas du goût de l'autre associé étranger dans le permis, BG North-Sea
Holdings Limited. BG Goldings, le bras « exploration» de la britannique British
Gas, invoquant une rupture du contrat d'association, réclame 7,5 millions de
dollars à GKP. A son tour, l'opérateur sollicite un arbitrage, arguant que
l'appel de fonds de BG n'est pas fondé et que si cette position était
maintenue, GKP serait contraint de se retirer complètement du permis.
BG Goldings mécontent
L'affaire risque de s'envenimer car BG Holdings considère que GKP n'a pas
respecté ses engagements et fait appel abusivement à des décaissements de son
partenaire, alors qu'elle s'apprêterait à quitter ce permis. GKP a en effet
confirmé être à la recherche d'un repreneur sous réserve de l'approbation des
autorités algériennes.
GKP, qui a rencontré des
difficultés pour lever les capitaux nécessaires à la poursuite de ses activités
d'exploration, vient de signer deux accords de partage de production avec le
gouvernement régional du Kurdistan. Les périmètres concernés sont les blocs de
Cheikh Adi and Ber Bahr, où GKP prévoit de forer deux puits d'exploration pour
évaluation au début de l'année prochaine. GKP estime que les ressources
potentielles des deux blocs seraient supérieures à un milliard de barils.
Les experts s'interrogent sur la
viabilité des permis accordés par les autorités régionales du Kurdistan. Le
gouvernement central de Baghdad ne reconnaît pas en effet la valeur juridique
des permis pétroliers attribués par le gouvernement régional.
En s'aliénant la puissante BG
Holdings pour ses opérations en Algérie et en s'aventurant sur un terrain
incertain, GKP joue donc gros et risque de perdre sur les deux tableaux.
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Posté Le : 21/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Saâdoune
Source : www.lequotidien-oran.com