Algérie

«Briser les tabous et mettre fin à la sérophobie»


A l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le sida, des membres de l'Association scientifique des étudiants en pharmacie de l'université d'Alger (Asepa) ont lancé, cette semaine, une opération d'explication et de sensibilisation à l'endroit du grand public, à la Grande-Poste d'Alger, des étudiants de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU), et de l'Ecole nationale supérieure d'Agronomie (ENSA) d'El Harrach.Selon la coordinatrice de cette campagne, le Dr Salima Krideche, «le nombre de personnes vivant avec le VIH, en Algérie, est assez frappant, puisqu'il s'agit de pas moins de 10 219 personnes atteintes, au 30 septembre 2017, avec 674 cas d'enfants de moins de 15 ans mis sous traitement antiviral et 1200 cas dépistés rien que pour l'année 2018».
Pour elle, la sensibilisation demeure indispensable si l'on veut «aider ces malades à combattre les idées reçues et à supprimer la discrimination». Pour cela, «il est important que chaque Algérien sache ce qu'est cette maladie et ses moyens de transmission et de non-transmission», ajoute le Dr Salima Krideche.
Quant au dépistage, notre interlocutrice insiste sur la nécessité de connaître l'état de santé du sang à travers un examen approprié : «Toute personne doit connaître son statut sérologique, d'autant que le dépistage se fait gratuitement et dans l'anonymat au niveau de toutes les structures sanitaires du pays», explique la coordinatrice de l'Asepa. Et d'ajouter : «Il faut casser les tabous et mettre fin à cette sérophobie qui empêche les jeunes, et les moins jeunes aussi, de se faire dépister ou d'exiger un bilan sérologique prénuptial.»
Il faut dire que l'engagement des agences des Nations unies auprès des gouvernements pour une cause commune montre que 30 ans après la célébration de la première Journée mondiale de lutte contre le sida, d'immenses progrès ont été réalisés, mais les objectifs demeurent encore non atteints.
«L'Algérie, qui a un taux de couverture des traitements par ARV de 80%, est aujourd'hui sur la bonne voie des 3×90 et si les progrès continuent, le pays sera certainement au rendez-vous pour atteindre l'objectif de mettre fin à l'épidémie du sida d'ici 2030», a déclaré, lundi dernier, Adel Zeddam, directeur de l'Onusida Algérie, en rappelant que cela est étroitement lié au fait que les personnes doivent parvenir à connaître leur statut VIH. «L'Onusida mène une campagne visant la sensibilisation des personnes à connaître leur statut VIH et leur charge virale.
Si les personnes ne connaissent pas leur statut VIH, elles ne peuvent pas se protéger, protéger leur famille et leurs partenaires. En ne connaissant pas leur charge virale, elles ne seront pas sûres de l'efficacité du traitement protégeant leur santé et mettant un terme à la transmission du VIH», a-t-il souligné. Et de signaler que la fin de l'épidémie du sida d'ici 2030 est loin d'être gagnée.
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