Algérie

Briqueterie d?El Achour



Les travailleurs en grève illimitée Le four de la briqueterie d?El Achour est à l?arrêt. Il ne s?agit pas d?une panne, mais d?une grève illimitée déclenchée par le collectif des travailleurs de cette unité de produits rouges - une EURL/EPE - depuis le 9 février dernier. La raison ? Les protestataires contestent la cession et le transfert des comptes de l?unité, depuis le 6 février 2005, au profit du repreneur, Boudiaf Toufik, fils du défunt président, sans consultation préalable de l?ensemble des salariés. Non content de cette cessation, le collectif des travailleurs de cette entreprise demande de « réinstruire » le dossier afin de les rétablir employés dans leur droit d?être les premiers acquéreurs. Car, aux yeux du collectif des travailleurs, la réglementation en vigueur stipule que la priorité de la cession revient aux travailleurs qui veulent se porter acquéreurs. Contacté, le président-directeur général de l?EPRC, M. Ben Amar, estime qu?« on ne peut pas remettre en cause les décisions des pouvoirs publics ». De son avis, pour être acquéreur, le travailleur doit d?abord se constituer en société et soumissionner au même titre que les autres soumissionnaires. Mais pourquoi les travailleurs n?ont pas pu bénéficier de la résolution n°8 d?août 2004 du Conseil des participations de l?Etat (CPE) relative à la cession des actifs et titres dans le cadre des opérations de cession aux salariés ? M. Ben Amar précise que le CPE s?est prononcé en 2003 pour la cession de la briqueterie. De ce fait, les travailleurs ne peuvent l?être. Notre interlocuteur précise, toutefois, qu?il n?y a que 90% qui ont été cédés au repreneur, les 10% restants sont réservés à titre gracieux aux travailleurs toutes catégories confondues qui ont au moins une année d?ancienneté dans le cadre de la loi sur la privatisation. Il est vrai que l?unité de production des produits rouges d?El Achour fait partie du lot des unités viables qui étaient destinées à la privatisation depuis 1997, mais l?intervention des holdings à cette époque avait bloqué les tractations. Il va sans dire, selon M. Ben Amar, que l?acte de cession de cette briqueterie signé en janvier 2004 a été effectif à partir de novembre 2004, soit à la date de la perception de la première tranche de 20% qui équivaut à 74 millions de dinars. L?EURL/EPE d?El Achour, qui a changé de statut en devenant une SARL, a été cédée, selon lui, à M. Boudiaf pour une somme de 387 millions de dinars avec un intérêt de 55, 728 millions de dinars. Ce qui ramène son prix de cession à 442, 728 millions de dinars. L?acquéreur, selon M. Ben Amar, s?engage, dans le cadre de la cession, à respecter un certain nombre d?engagements. Il s?agit notamment, selon M. Ben Amar, de la reprise par le repreneur de la totalité des effectifs de la briqueterie, du maintien de l?activité et de la reconduction de toute la réglementation du travail. Parallèlement, selon la même source, l?acquéreur prévoit de réaliser un programme d?investissement de 100 millions de dinars. De quoi créer au moins 40 emplois supplémentaires. Cela dit, le président-directeur général de l?EPRC s?abstient de se prononcer sur la grève qu?ont enclenchée les travailleurs sous prétexte que cette entreprise ne relève plus de son organisme. « A la justice de trancher », selon lui. En attendant, M. Boudiaf, qui devient désormais acquéreur majoritaire, est empêché d?accès à son entreprise, selon la même source.


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