Algérie

Brimade chez l?argentier n°1



Le tribunal de Ziadia a prononcé dimanche un non-lieu en faveur de Djemaâ Mohammed, inspecteur central à la direction générale du Trésor, dans l?affaire l?opposant au directeur régional Youcef Chaâreddib, qui l?accusait de l?avoir insulté et menacé avec un couteau. Comme si cette citation ne suffisait pas, Djemaâ comparaîtra aujourd?hui devant le conseil de discipline de la direction pour être fixé sur son sort professionnel. Si la justice n?a pas retenu la plainte, notamment en l?absence répétée du plaignant, prédire le même verdict heureux de la part du conseil de discipline, présidé par Chaâreddib lui-même, n?est pas chose évidente, sachant que la sanction à laquelle est soumis Djemaâ a été prononcée et appliquée sans l?accord, pourtant nécessaire, du conseil. Derrière ce conflit, a priori anodin, étant de nature professionnelle, se cache un désaccord beaucoup plus important, qui a mené à la suspension de Djemaâ et la privation de la totalité de son salaire depuis le 31 décembre dernier. Une suspension abusive, selon ce dernier, qui a épuisé toutes les voies hiérarchiques pour se faire rétablir dans ses droits, accusant son supérieur, à travers toutes les correspondances, adressées notamment au ministre des Finances, de « terrorisme administratif ». Les deux responsables se seraient tournés le dos, en effet, depuis que l?inspecteur central a osé soulever le problème des postes organiques non attribués devant une commission de routine, dépêchée par la direction générale il y a de cela quelques mois. Le directeur régional n?aurait donc pas apprécié le fait que Djemaâ, lui-même intéressé par l?occasion offerte de promotion, évoque ce sujet devant la commission, d?autant que la doléance exprimée a eu de l?effet, puisque le directeur général va donner instruction au directeur régional d?ouvrir le champ aux candidatures et d?octroyer ces postes. Il s?agit de 46 postes de catégories différentes, proposés pour Constantine, Jijel, Mila et Skikda, et qui dorment depuis juillet 2007 dans les tiroirs du bureau du directeur régional pour on ne sait quelle raison. Y. Chaâreddib, « retraitable » à partir de cette semaine, dit-on, est le seul à détenir le secret de cette rétention.
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