Bricolage

Quand le professionnalisme venait à manquer, le football s'égare dans le bricolage et dans le rafistolage. Il n'y a pas mieux pour illustrer cette allégation que cette instabilité chronique dans les staffs dirigeants de nos clubs. Pas une seule semaine ne passe sans que des têtes tombent et sans que des clubs plongent dans des crises aigües, essentiellement dues à cette instabilité.Le dernier club en date à être durement frappé par ce phénomène est le MCA qui, en l'espace de quelques mois, a connu plusieurs staffs dirigeants. Betrouni vient d'être remercié, Ghrib, déjà pressenti pour revenir aux affaires du Mouloudia, l'a remplacé au pied levé. Sorti par la petite porte, Sonatrach lui en a ouvert une très grande pour qu'il l'emprunte avec tous les honneurs. Tapis rouge en quelque sorte, déroulé par la puissante firme qui fait et défait les présidents à un rythme effréné. C'est dire la chronicité de cette instabilité qui fait qu'un club soit de cette manière malmené entre plusieurs groupes de dirigeants, remerciés au gré des humeurs. Betrouni n'y a vu que du feu pour une petite maladresse naïvement commise. C'est un exemple parmi tant d'autres et si on se met à énumérer les clubs professionnels qui ont «viré» leur staff dirigeant, la liste serait extrêmement longue car, tous sans exception ont à un moment où un autre agi de la même sorte que Sonatrach. Et puis avouez que notre football frise souvent le ridicule. Comment peut-on prétendre le contraire quand un entraîneur, nouvellement installé dans ses fonctions, ne tient que l'espace de deux jours pour ensuite jeter l'éponge. Bira se souviendra certainement d'avoir durant sa carrière d'entraîneur confirmé, drivé le MCA pendant deux jours uniquement. Il peut prétendre que son nom figurera dans le livre Guinness des records. Sincèrement, notre football est dans tous ses états et, à cette allure, il ne sortira jamais la tête de l'eau.