Algérie

Brèves' Et autres nouvelles



Nouveau. L'Emir en mire
A l'issue du colloque international, «Abdelkader, homme de tous les temps», qui s'est achevé la semaine dernière, Slimane Hachi, directeur du CNRPAH et responsable des rencontres scientifiques de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», a annoncé, selon l'APS, la création d'un congrès international consacré au personnage historique. Il se tiendra tous les deux ans dans une ville algérienne, mais aussi dans des villes arabes ou musulmanes où avait séjourné l'Emir Abdelkader. Il était grand temps que celui-ci fasse l'objet, dans son propre pays, d'un intérêt à la mesure de son envergure spirituelle, intellectuelle et littéraire et de sa dimension universelle largement reconnue.
Oran. Bahia la conteuse
La 4e édition du Festival du Conte aura lieu du 12 au 16 mars à travers plusieurs lieux de la capitale de l'Ouest. Des conteurs d'Afrique et du pourtour méditerranéen se sont donné rendez-vous à cette occasion pour faire entendre les paroles merveilleuses et voyageuses du Liban, d'Italie, de France, de Tunisie, du Congo-Brazzaville, de Côte d'Ivoire et, bien sûr, d'Algérie dont plusieurs régions présenteront leurs patrimoines oraux. Cette année, ce sont les conteurs oranais qui donneront le coup d'envoi. Ils accueilleront leurs invités en racontant Oran, d'où l'intitulé de cette édition : «Lawkane tahqili Wahran» (Si Oran m'était contée). Ils inviteront aussi les Oranais à s'approprier cette rencontre en leur donnant l'envie de raconter leurs quartiers, leur ville, ses monuments, ses saints, ses drames et sa joie de vivre. Durant cinq jours, Wahran El Bahia résonnera ainsi des échos de l'imaginaire, pour faire du conte un vecteur de la légende urbaine et de la mémoire citadine. Créateur et organisateur du festival, parrainé par l'APC d'Oran, l'association Le Petit Lecteur poursuit son admirable travail pour la promotion du livre et de la lecture auprès des enfants et des adolescents.

Cannes. Eternelle Marylin
Le Festival de Cannes, qui se tiendra du 16 au 27 mai, semble, cette année, branché sur le glamour. Il a choisi pour son affiche une photo de Marylin Monroe (1926-1962), faisant de l'actrice mythique l'égérie de sa 65e édition. Le site du festival motive ainsi son choix : «Cinquante ans après sa disparition, Marilyn demeure l'une des figures majeures du cinéma mondial, référence éternelle et résolument contemporaine de la grâce, du mystère et de la séduction». La photo en noir et blanc représente l'actrice en train de souffler la bougie d'un gâteau d'anniversaire. Signalons par ailleurs que le réalisateur et acteur italien, Nanni Moretti, Palme d'Or 2001 pour son film La Chambre du fils, sera le président du jury. Lui n'est pas glamour du tout mais, en revanche, tout indiqué pour le poste.
Sortie. Kedach ethbani
Depuis le 22 février, le long métrage de Fatma Zohra Zamoum, Kedach ethabni (Combien tu m'aimes, 2011, 98', 35 mm, arabe sous-titré) est sur les écrans des salles en France.
Le film se passe à Alger de nos jours, et raconte l'histoire d'un enfant, Adel, que ses parents en plein divorce laissent chez ses grands-parents, Khadidja et Lounès. Perturbé dans sa scolarité, il découvre tout un univers auprès d'eux, celui des animaux que lui fait découvrir Lounès, celui de la vie et des sentiments, auprès de Khadidja. Scénariste et réalisatrice, F. Z. Zamoum a confié à l'écrivain Abdelkader Tadjer le rôle de Lounès. Cette ?uvre intimiste est une coproduction algéro-marocaine qui a reçu le soutien du ministère de la Culture (à travers le FDATIC, l'AARC et l'ONDA), de la Télévision algérienne et du Centre du cinéma marocain. Il a été présenté au festival d'Oran du film arabe en décembre 2011.
Bientôt. La Fête de la guitare
Belle idée que cette fête dédiée à un instrument très populaire en la faisant coïncider avec le printemps. Organisé par l'Office Riadh El Feth, ce nouvel événement, le premier dans notre pays à être consacré à un instrument, aura lieu du 28 au 30 mars à la salle Ibn Zeydoun. Huit spectacles seront donnés par des artistes algériens et étrangers. Une exposition de guitares est aussi prévue. L'Office devrait inviter tous les guitaristes en herbe à venir jouer dans la journée sur l'esplanade ou au Bois des Arcades.

Documentaire. «Les Musulmans au pays de Mozart»
Certains jeunes réalisateurs investissent le documentaire et commencent à montrer des ?uvres pertinentes. Ce fut le cas, jeudi dernier, à la salle El Mougar d'Alger, avec Les Musulmans au pays de Mozart. Cette production de Canal Algérie, projetée en octobre dernier lors de la semaine autrichienne de «Tlemcen capitale de la culture islamique», a suscité l'intérêt des spectateurs comme celui des professionnels. L'ambassadrice d'Autriche, Mme Aloisia Wörgetter, a tenu, avant-hier, à dire tout le bien qu'elle pensait de ce film de 2 heures (car conçu pour une diffusion TV fractionnée). Montrant objectivement les divers aspects de l'intégration des musulmans dans ce pays, il confirme aussi le regard attentif et sensible de sa réalisatrice, Radia Boulmaali, de Canal Algérie, déjà distinguée par ses reportages sur l'art et le patrimoine.

Fable moderne. Le canard boiteux et les bouviers malgré eux
Dans son édition du 26 février 2012, le journal régional, Sud-Ouest (un des premiers tirages de France), a consacré un article à une rencontre organisée en Poitou-Charente avec l'écrivain Mohamed Kacimi et le graveur Slimane Ould-Mohand. Pour illustrer, on a choisi une photo représentant un marché à bestiaux et légendée «Scène de marché typique au Maghreb», dans le plus pur style des cartes postales coloniales. L'orientalisme du XIXe siècle a encore de beaux jours devant lui. Kacimi et Ould Mohand devraient monter une expo textes-images sur cette bêtise révélatrice d'une vision.

Hong Kong. On achève bien les opéras
Le Sunbeam Theater de Hong Kong est menacé de transformation en centre commercial. C'est pourtant un haut lieu de l'opéra Yueju, classé par l'Unesco depuis 2009 au patrimoine immatériel mondial. Cet art, pratiqué depuis 3 siècles, est une combinaison somptueuse de textes en chinois cantonais, de costumes colorés, de musique à cordes, tambour et gong et de figures d'arts martiaux. Ne pouvant plus payer son loyer mensuel (68 000 euros), malgré son succès immense, le théâtre a été acheté par un homme d'affaires qui veut le vouer au shopping bien que sa société l'ait démenti. «La valeur patrimoniale et historique d'un bien devrait primer sur sa valeur commerciale. New York et Londres ont aussi des loyers astronomiques, mais vous savez combien de théâtres ils ont '» a affirmé Yuen Siu-fai, l'un des plus grands acteurs du genre.

Souk-Ahras. Bravo au théâtre
Le Théâtre régional de Souk-Ahras a organisé, du 25 février au 2 mars, des journées de formation théâtrale au profit de ses comédiens. Animés par des professeurs de l'ISMAS de Bordj El Kiffan, elles ont consisté en deux ateliers sur les techniques de l'actorat et de la chorégraphie. Les participants ont pu ainsi améliorer leur maîtrise corporelle et vocale sur scène et leurs registres d'expression. Une excellente initiative pour élever le niveau d'interprétation de la troupe de ce théâtre.

Afrique : faut rigoler !
C'est bien connu, notre continent est bruyant. On y entend, sans cesse, le sifflement des balles, le gargouillis des ventres affamés, les crissements de billets des affairistes, les pleurs des femmes et les cris d'enfants, mais aussi? les éclats de rire ! En dépit de leurs innombrables problèmes, les Africains aiment rire. C'est une forme de résistance, une manière de prendre du recul et de ne pas se résigner. Les pays africains ont développé des formes d'humour diverses, liées à leurs cultures populaires orales et s'inscrivant sur les registres de la dérision et de l'autodérision. Il faut donc saluer l'organisation, en République démocratique du Congo, de la 1re édition du Festival international du rire et de la parole «firipa» (intraduisible mais ?compréhensible !), qui se tiendra du 9 au 11 mars 2012. Selon son directeur, Clovis Sombete Isso, le festival «se veut une vitrine incontournable de l'humour de la RD Congo, un réservoir de découverte de nouveaux talents, une référence pour les professionnels et une institution pour le public». Plusieurs pays africains y participent. L'Algérie ne sera pas présente.


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