Il faut se rendre à l'évidence et se faire une raison.C'est bel et bien
le Brésil de Dunga qui fonctionne comme il veut, à son image, comme lorsqu'il
était joueur sous les ordres de Pareira, l'actuel coach de l'Afrique du Sud. Au
sein du Brésil 1994 dont il était le capitaine, Dunga était chargé de «faire le
ménage» devant la défense composée par Cafu, Jorghino, Aldaïr et Branco. A
charge pour les deux flèches Ronario et Bébéto de faire la décision devant.
Déjà, après la difficile victoire face à la faible Corée du Nord (2-1), les
fans cariocas ont déploré le manque de panache de cette formation. Non
seulement l'attaque n'a inscrit que deux buts face à une défense qui allait en
concéder… dix contre le Portugal et la Côte d'Ivoire, la défense, base du
système Dunga, s'est inclinée une fois. Ce fut la même mésaventure dimanche
dernier face aux Ivoiriens, tandis que le monde entier – sauf l'arbitre – a vu
comment Fabiano s'est servi de ses bras pour inscrire, ce dont… il est fier !
Ce Brésil-là accomplit
l'essentiel comme le veut Dunga, qui présente ses arguments: Coupe des
confédérations, Copa America et premier de la poule des éliminatoires de la
zone AMSUD. Son groupe, il l'a bâti avec des «travailleurs» disciplinés comme
Gilberto Silva, Felipe Melo, Elano, Ramires, Bastos, tout en conservant ses
défenseurs Lucio, Juan et Maïcon.
Avant le coup d'envoi du Mondial,
et passablement exaspéré par les critiques des puristes et nostalgiques du
football, Samba Dunga a réagi: «Au Brésil, le football est une chose
extraordinaire, mais le plus important, à mes yeux, reste toujours le résultat.
Il n'est pas seulement question de talent, mais de résultat». Tout récemment,
et après la rencontre face à la Côte d'Ivoire, il a un peu adouci son discours
: «le Brésil est capable aussi de produire du bon football». En fonction de
cette «promesse», nous attendions avec curiosité et impatience le débat face
aux Portugais qui, eux aussi, sont réputés par la qualité de leur football. Et
qu'avons-nous vu ? Deux équipes qui ont tout fait pour ne pas encaisser de but.
Certes, les Brésiliens ont dominé largement leurs rivaux du jour, mais
n'était-ce pas une attitude délibérée des Lusitaniens organisés en conséquence
? Repliés dans leur camp, ils ont défendu à neuf, ne laissant que leur
capitaine Ronaldo en pointe. Ils ont opéré en contres, notamment au début du
match par leur excellent défenseur latéral gauche Coëntrao, qui s'est permis quelques
raids du côté de Maïcon. En l'absence de Kaka et Elano, Dunga a titularisé dans
l'entrejeu Dani Alves, défenseur au FC Barcelone et Julio Baptista. Autant dire
que ce Brésil-là était encore plus compact. C'est que Dunga, et à juste raison,
craignait ces Portugais qui voulaient assurer leur qualification au second
tour. Et pour ce faire, ils ont utilisé le moyen de contrarier leurs
adversaires en bloquant tous les espaces d'évolution. Il y a, bien sûr, des
duels musclés et des cartons jaunes. Carlos Queiroz, qui n'a pas fait
l'unanimité, a recouru à la ruse avant le choc. «Je suis sûr que ce
Brésil-Portugal sera un grand match». Peut-être a-t-il cru que son homologue
Dunga allait entamer ce débat la fleur au fusil ? Entre deux formations
tiraillées par la peur, faut-il s'étonner que ce soit par un score vierge que
s'est achevé ce mano-a-mano?
Encore que d'autres matches,
sanctionnés par ce même résultat, ont souvent rassasié les férus de beau
football.
En soirée, on attendait le
dénouement du suspense qui a présidé ce groupe II avec les deux chocs
Chili-Espagne et Suisse-Honduras. Il est certain que c'est l'Espagne qui
risquait gros après la surprenante et inattendue défaite face à la Suisse.
L'ancien sélectionneur, Luis Aragonès, n'a pas manqué de critiquer son
successeur Del Bosque concernant la manière de jouer de la «Roja». Le très
placide coach de la sélection a répondu «n'être pas touché par ces remarques et
qu'il n'y a pas une seule manière de gagner». Cela concerne le jeu, appelé
Tici-Taca (à une touche de balle) qui est la marque de fabrique de l'équipe de
la péninsule ibérique. Solidaires avec leur entraîneur, les sélectionnés
avaient promis de se défoncer. C'était sans compter sur cette étonnante
formation chilienne qui, avant l'expulsion d'Estrada (37'), a posé des
problèmes aux Espagnols. Certes, ces derniers ont développé leur jeu habituel
fait de passes répétées, mais les Chiliens, très vifs, ont été menaçants.
Etaient-ils trop motivés après le discours de leur coach argentin Marcella Bielsa
? En tout cas, ils ont commis des fautes, ce qui leur a valu d'écoper de
nombreux cartons jaunes.
On a remarqué que le défenseur de
métier Vidal avait pour mission de marquer Torres, ce qui veut dire qu'il y
avait un rideau de cinq joueurs en défense. Mais ils sont tellement mobiles que
cela ne pénalise pas les attaquants, dont le rapide Beauséjour a perturbé les
Espagnols, et particulièrement Capdevilla. Malgré le beau but inscrit à
Casillas, les Chiliens ont préféré jouer la prudence, laissant les Espagnols
développer leur jeu de passes.
Un mot sur les Ivoiriens qui ont
laminé l'équipe de la Corée du Nord, non encore remise du carton reçu contre le
Portugal.
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Posté Le : 27/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com