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La présidente brésilienne doit s'exprimer lundi devant les sénateurs. Ces derniers devront ensuite décider s'ils la destituent, ou non.Journée cruciale pour Dilma Rousseff. La présidente brésilienne, accusée d'avoir maquillé les comptes de l'Etat, écartée du pouvoir le 12 août, doit comparaître aujourd'hui devant les sénateurs afin d'assurer sa défense. Il reviendra ensuite aux élus de trancher sur son avenir en tant que présidente: en la destituant ou en la confirmant dans ses fonctions. Un discours et des questionsDilma Rousseff doit ouvrir la séance par une prise de parole d'une demi-heure. L'accusée doit, en théorie, assurer sa défense avec ce discours. Mais, celle qui est toujours officiellement présidente du Brésil pourrait saisir cette oportunité afin d'en appeler directement à la population. Selon son entourage, elle a prévu d'évoquer son combat personnel, son passé de résistante, son arrestation et les tortures qui lui ont été infligées par la dictature militaire dans les années 1970. "Elle va demander aux sénateurs indécis de respecter la démocratie et de mettre fin au coup qui est en cours", explique son porte-parole. Ce procès apparaît comme éminemment politique, nombre d'experts estimant qu'il n'y avait pas eu de maquillage des comptes publics, et que ceux-ci auraient été de toutes façons insuffisants pour enclencher la procédure de destitution. Après le discours, elle devra décider si elle accepte les questions des parlementaires. Chacun disposera alors 5 minutes de parole. Vingt partisans de chaque camp seront invités à assister à la séance. Parmi ses supporters, Dilma Rousseff pourra compter sur son mentor, l'ancien président Lula. Une ambiance pesanteVendredi et samedi, d'anciens ministres et des experts sont venus témoigner et défendre la présidente. L'ambiance lors de ces deux séances est devenue électrique. Plusieurs sénateurs ont failli en venir aux mains, s'insultant copieusement. Pour ne rien arranger, Lula a été inculpé, parallèlement au procès, de corruption passive et blanchiment d'argent. Pour lui, le moment choisi pour cette inculpation n'est pas une coïncidence. L'ancien président estime que de telles accusations ne peuvent être lancées qu'à des fins politiques. Que va-t-il se passer ensuite'De nouveaux débats doivent suivre l'intervention et les questions posées à Dilma Rousseff. Il reviendra ensuite aux sénateurs de se prononcer sur le sort de la présidente, mardi ou mercredi. Les deux-tiers des votes, soit 54 sur 81 sénateurs au total, sont nécessaires pour la destituer. Si elle veut conserver ses fonctions, l'ancienne présidente doit au contraire réunir 28 votes en sa faveur. Mais cette dernière option a peu de chance de se réaliser. Selon la presse brésilienne, Dilma Rousseff ne peut compter que sur le soutien de 18 sénateurs, alors que 53 sont déjà convaincus de voter contre elle. Parmi ces derniers, certains sont peu convaincus par le motif invoqué pour la destitution, mais jugent le mandat de la présidente trop catastrophique pour la maintenir en fonction. On ignore les intentions d'une dizaine d'autres.Si la procédure de destitution va jusqu'à son terme, Dilma Rousseff quittera son poste et laissera sa place à l'actuel vice-président, Michel Temer, qui assure actuellement l'intérim à la tête de l'Etat. Elle ne pourra plus briguer le poste de présidente pendant une période de huit ans.


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