Bref entretien avec la musicienne

Lors d’une courte visite en Kabylie, en mai dernier, Mme Dalila Mekadder, sans cesse en pérégrinations entre les Etats-Unis où elle vit actuellement, les Emirats arabes unis et sa patrie natale, consacre son temps, dit-elle, pour sa famille, ses enfants et pour cette musique andalouse qu’elle a dans les veines. Elle a répondu «avec beaucoup de plaisir» aux questions d’El Watan. - Mme Mekadder, comptez-vous vous produire un jour en Kabylie, si le secteur de la culture dans les wilayas de la région vous sollicite pour quelque gala ' Ce serait un grand plaisir de partager directement avec le public de Kabylie cet héritage qui, par ses traditions, sa richesse et son histoire, symbolise la douceur et le raffinement du peuple algérien. Je suis à leur disposition.   - Ecoutez-vous la chanson amazighe (chaouie, targuie) et surtout kabyle ' Et si oui, quels sont les chanteurs de ce genre que vous apprécieriez le plus ' La chanson, quelle qu’elle soit, représente pour moi l’expression universelle du désir de s’étendre et de s’entendre. Tout ce qui émane des traditions authentiques, et spécialement la musique, de l’Algérie, me fait palpiter. Sans être exhaustive, parce que la chanson amazighe, ancestrale qu’elle est, compte bien d’interprètes illustres, je nommerai : Aït Menguellat, Idir, Otmane Bali, Houria Aïchi, Al Anka (il a chanté en kabyle) et notre grand maître cheikh Al Hasnaoui. - Si on vous le demandais, que proposeriez-vous pour étendre et répandre cette musique de votre enfance à travers le territoire national '   J’ai l’impression que nous ne sommes pas conscients du vide qu’engendre la perte de cette musique. Alors, il nous incombe à tous de nous retrouver dans notre histoire et nos traditions, et de comprendre que, délaisser notre culture nous prive d’une richesse intellectuelle sans égale. Collectivement et partant de la base, nous devons nous enseigner les uns les autres la douceur de cette musique. Cela demande une volonté personnelle et une vision générale. Evidemment, ce n’est pas un problème qui se limite à la musique seulement. Personnellement, j’ai consacré toute ma vie au service de ce patrimoine culturel. Tout ce que je fais dans ce domaine est par amour, allant jusqu’au sacrifice. Je sais que c’est un but noble, et pour cela je persévère avec joie.