Algérie

Brebis galeuses



Sans se leurrer, l'Algérie n'arrivera pas à diversifier son économie sur un claquement de doigt. Et, de ce fait, le pays suivra avec grand intérêt l'évolution du marché pétrolier, le fil de sa dépendance aux hydrocarbures dans l'avenir immédiat et sur le moyen terme. Chose qui pousse à plaider toujours pour la baisse de production, dont la dernière en date lors de la conférence de Vienne les 5 et 6 décembre derniers, où le ministre de l'Energie a souligné que l'Algérie va poursuivre ses efforts, en coopération avec les autres pays membres et non membres de l'Opep, pour assurer une stabilité des prix et un équilibre du marché dans l'intérêt des producteurs et des consommateurs. Et, cette volonté qui vise à assurer la stabilité du prix du baril de pétrole tombe à pic en cette année 2020.Une année qui verra l'Algérie prendre en main la présidence de trois importantes organisations énergétiques internationales, à savoir l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) et le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), ce qui témoigne de la place qu'elle occupe sur la scène énergétique internationale. Une aubaine pour renforcer, ainsi, son rôle médiateur sur le plan de l'équilibre entre l'offre et la demande sur le marché mondial du pétrole. Toute son économie étant arrimée aux fluctuations de ce marché instable, qui n'obéit pas seulement à l'influence de l'offre et la demande, mais également à d'autres facteurs complexes, dont la difficile concordance des politiques de production de différents pays et la guerre économique que se livrent des géants pétroliers, parfois Etat contre Etat, comme les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie Saoudite, le Venezuela et l'Iran, pour ne citer que cet échantillon de pays, les uns visant à affaiblir les autres en provoquant l'effondrement des prix du baril de pétrole et en dopant les marchés pour déséquilibrer, l'Algérie aura fort à faire pour maintenir le prix du baril de pétrole au niveau de la fourchette des 60/70 dollars le baril. Le défi sera-t-il réalisable ' Pas difficile d'imposer cette fourchette si on maîtrise les niveaux de production, si les pays de l'OPEP et « hors OPEP » respectent leurs engagements et maintiennent la baisse de production à cette hauteur de 1,2 million de barils/jour. Parce que, vu les difficultés de contrôle du pompage sur les champs pétroliers, il est à craindre que certains pays, dans le besoin urgent en devises, joueront les brebis galeuses du pétrole, passent outre les recommandations de la baisse de production et inondent le marché. Provoquant une surabondance qui risque de mettre en péril les planifications de l'Algérie et d'autres pays exportateurs de pétrole pour avoir les commandes en main des besoins mondiaux en énergie.


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